Vers la beauté, notre coup de coeur (Audible)
David Foenkinos écrit son roman, Vers la beauté, comme une confession intime. En plusieurs actes.
Retournement de la vie d’Antoine
La première partie, au ton plutôt léger, est réservée à Antoine Duris. Quand on découvre Antoine, il est gardien de salle au musée d’Orsay. Il avait déposé son CV, espérant être pris. Quand il a été convoqué par la DRH, Mathilde Mattel, il a eu du mal à expliquer sa démarche. En effet, comment expliquer qu’un maître de conférences, à Lyon, ayant une certaine renommée ait envie de se retrouver simple gardien de salle dans un musée. Antoine avait fait une thèse sur Modigliani et voulait être au cœur de cette exposition. Et admirer durant des heures le tableau de Jeanne Hébuterne, la muse de Modigliani. A l’insu de tous.
Il a donc décidé de tout quitter, à Lyon. Le lecteur ne comprend pas vraiment pourquoi du jour au lendemain, Antoine a changé totalement de vie. Une rupture amoureuse, une envie d’écrire et de s’isoler ? Une chose est sûre : Antoine Duris ne veut plus aucun contact et est devenu insaisissable ! Du coup, il est attrayant et attire les regards !
« On peut panser une plaie psychique par la répétition d’un geste mécanique », pense-t-il.
L’amour
En deuxième partie, l’auteur revient sur la vie d’Antoine avec Louise, alors qu’il était professeur d’Histoire de l’Art. Sept ans de vie commune. La rupture ravage Antoine. Sa sœur lui conseille alors de faire des rencontres. Il tente sa chance avec Sabine, une collègue. Impossible, il a encore Louise dans sa tête, dans son corps. Jusqu’au jour, où il apprend que Louise a quelqu’un dans sa vie. Antoine fut complètement débloqué et revit plusieurs fois Sabine, juste pour avoir des relations sexuelles avec elle. Sans amour, sans aucune délicatesse. Louise continuait néanmoins à le hanter. Antoine était un professeur passionné. Chaque cours était pour lui une réussite. En fin d’année, il félicita chaleureusement une élève, plutôt discrète, une certaine Camille…
Vie d’une jeune artiste
La troisième partie, de plus en plus noire, est consacrée à Camille Perautin. Elle vit dans la banlieue lyonnaise avec ses parents. Son père, souvent absent, sa mère, Isabelle, est infirmière. On apprend que Camille appréciait les cours de M. Duris. Depuis ses 16 ans, Camille ne sourit plus, ne mange plus, ne veut plus aller au lycée. Une collègue d’Isabelle est mariée à Yvan, professeur de dessin. Ce dernier trouve que Camille a du talent. Mais il lui manque les bases. Il lui propose des cours, le mercredi après-midi. Camille est ravie ! Elle fait d’énormes progrès, de plus en plus passionnée par ses peintures. Jusqu’au jour où, sans explication, Camille sombre. Personne ne la comprend. Sauf, nous, lecteurs, totalement impuissants à son drame. Une horreur absolue qui ne dure que 2 minutes. 2 minutes qui ont entièrement dévasté la vie de Camille, la personne de Camille. On sent que David Foenkinos est envoûté par cette jeune artiste, un peu comme il l’a été avec Charlotte Salomon (voir la chronique de son roman Charlotte, prix Renaudot et Goncourt des Lycéens). Son analyse psychologique est fine et terriblement dure. « Une conscience en souffrance ne se relâche pas ». On souffre avec elle, sans échappatoire possible. Vers la beauté.
L’Art, la beauté
Le lecteur ne comprend pas vraiment le rapport entre Antoine et Camille. Il lui faudra attendre la toute fin du livre pour découvrir toutes les explications liées aussi bien à Camille qu’à Antoine… L’écriture de Foenkinos va droit au but. Sans fioriture. Sérieusement. Que ce soit pour parler de la beauté ou du drame, pas de mots inutiles. A l’image d’Antoine, même les signes de ponctuation en disent long…
Comme souvent l’auteur, passionné d’art, nous partage ses connaissances et plus précisément sur Jeanne Hébuterne, qui l’a envoûté.
Une œuvre tournée Vers la beauté, à la fois intérieure et extérieure. Une beauté qui peut se transformer en horreur en 2 minutes. Un roman terriblement poignant.
« Elle comprenait la puissance cicatrisante de la beauté. Face à un tableau, nous ne sommes pas jugés, l’échange est pur… »
Publik’Art ne peut guère vous en dire plus mais vous invite à écouter cette histoire passionnante, lue merveilleusement par Xavier Béja. Un seul conseil : prévoyez du temps devant vous car vous aurez du mal à appuyer sur le bouton « pause » !
Vers la beauté, un réel coup de cœur pour Publik’Art !
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Manuel de la parfaite petite jouisseuse
Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour devenir gardien de salle au Musée d’Orsay. Personne ne connaît les raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu’il vient d’éprouver. Pour survivre, cet homme n’a trouvé qu’un remède, se tourner vers la beauté. Derrière son secret, on comprendra qu’il y a un autre destin, celui d’une jeune femme, Camille, hantée par un drame.
©2018 Éditions Gallimard (P)2018 Éditions Gallimard
Date de parution : le 1 juin 2018
Auteur : David Foenkinos
Lu par : Xavier Béja
Durée : 5 h et 13 mn
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