Une vraie BD picturale avec Natures mortes (Dargaud)
Dargaud propose une BD belle comme un tableau impressionniste. Nature mortes se situe au coeur de la scène artistique du Barcelone de la fin du XIXe siècle. Les artistes maudits et désargentés pullulent dans une métropole à cheval entre modernité et tradition. L’un d’eux croule sous les dettes et mène une vie chiche pour se consacrer totalement àson art. Vidal Balaguer est amoureux de son modèle Mar qui disparait mystérieusement. La BD se déroule dans une évocation aussi réaliste que surnaturelle d’un artiste en quête de sa muse volatilisée.
Une BD belle comme un tableau
La première chose qui surprend à la lecture de Natures mortes, ce sont ces bulles comme des oeuvres de maitres. Les références invoquent des artistes illustres comme Chagall, Gauguin ou Norman Rockwell dans des flots de couleur éblouissants. Le personnage principal est relaté par un vieil ami qui se remémore une vie dédiée à son art dans un Barcelone hanté d’usuriers et de policiers. La vie de bohème prend des atours pleins de charme et l’existence semble légère pour ces artistes dénués de toute finance mais plongés dans leur travail pictural. La narration vogue entre songe et réalité pour un peintre sincèrement épris de son modèle et désireux de la retrouver. Les 64 pages se dévorent littéralement pour un voyage onirique dans l’esprit d’un peintre inventé pour la BD. Vidal Balaguer semble pourtant bien réel et sa page wikipédia brouille les pistes jusqu’à faire douter de son invention et transformer Natures mortes en voyage conceptuel. A chacun de mettre son curseur et de se laisser aller à la rêverie.
La BD Natures mortes est parue en mars 2017 mais il est encore temps de découvrir cette somptueuse BD aux couleurs vives et à la narration mystérieuse. Un beau moment de lecture à dénicher aux éditions Dargaud.
Barcelone, 1899. Tous deux peintres, Joaquín Mir et son ami Vidal Balaguer fréquentent le fameux cabaret-galerie Els Quatre Gats. Quoique criblé de dettes, Balaguer refuse de vendre le portrait qu’il a fait de Mar, son amour, disparue quelques mois plus tôt sans laisser la moindre trace… Son comportement éveille les soupçons d’un inspecteur de police, d’autant plus que le corps d’une défunte dont Balaguer avait fait le portrait s’est aussi volatilisé…