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Un Cid tragi-comique au Théâtre le Ranelagh

Le Cid
Le Cid, Théâtre Le Ranelagh, mise en scène Jean-Philippe Daguerre

Un Cid tragi-comique au Théâtre le Ranelagh

Le Cid fait partie des grands classiques du répertoire théâtral français. Les répliques cultes s’enchainent dans un rythme trépidant à coup de Va, je ne te hais point ou de Rodrigue, as-tu du coeur ? Pierre Corneille a posé un jalon monumental auquel toutes les troupes tentent de se frotter. Celle du Grenier de Babouchka a-t-elle réussi à relever le gant? Oui, et plutôt deux fois qu’une avec un respect total au texte et des touches drolatiques vivifiantes!

L’histoire est connue

Doit-on rappeler l’intrigue? Rodrigue et Chimène s’aiment mais le père de l’un est déshonoré par celui de l’autre. Les cartes se brouillent, passion et vengeance se mêlent dans un maelström de sentiments contradictoires. Corneille n’a guère trouvé que Racine pour rivaliser dans le répertoire classique en atteignant un niveau rarement égalé. Des générations de collégiens ont du se frotter aux fameux alexandrins pour rejouer sur leur scène de classe des joutes oratoires rentrées dans l’éternité. Déclamer Ô rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie ! ou À moi, comte, deux mots! c’est s’étalonner à un monument souvent considéré comme poussiéreux. Heureusement, la troupe Le Grenier de Babouchka bouscule les codes.

Une adaptation surprenante

Si le texte est déclamé avec la majesté qui lui sied, les acteurs embellissent l’action de piques truculentes qui décrochent d’immanquables sourires ravis. La palme revient certainement à Elvire (Sophie Reynaud), la truculente servante de Chimène et au roi zozotant et caricatural (Didier Lafaye). Tous deux égayent la pièce de mines drolatiques et de prestations joyeusement décalées. Quand vient l’heure des combats, d’impressionnantes chorégraphies voient les acteurs s’affronter au risque de se faire égratigner par un coup mal jaugé. Mais la préparation semble avoir été rondement menée et aucun incident ne fut à déplorer, laissant le public bouche bée devant les joutes guerrières.

Un esprit respecté à la lettre

1h40 peut paraitre long mais la pièce passe ici dans un souffle. Le rythme est soutenu et une musique interprétée sur scène agrémente l’action d’une profondeur supplémentaire. Deux multi-instrumentistes s’exercent au fond de la salle aux côtés de l’emblème de Castille. Pas d’ornements supplémentaires à l’exception de ces fameuses épées. Toute la place est laissée à l’action et au texte. Et si les acteurs outrepassent à l’occasion les limites de la scène, c’est pour mieux partager leurs sentiments avec le public. Le couple Chimène/Rodrigue transporte dans ses tourments et sa passion contrariée. Il y a du Roméo et Juliette dans ce couple si fortement épris. Et si l »éternel mythe de l’amour tragique porte la pièce, Corneille a le bon gout de ne pas faire finir les débats dans le sang.

Tous les honneurs qui lui siéent sont rendus à la pièce de Corneille et ce Cid enthousiasme. Drame et comédie se mélangent dans un résultat réconfortant, à la fois classique et moderne. De quoi parler aux plus jeunes jeunes comme aux grands et transporter dans un XVIIe siècle qui n’aura que rarement semblé si proche de nous.

Dates :  Du mercredi au samedi à 20h45
Lieu : Théâtre le Ranelagh (Paris)
Metteur en scène : Jean-Philippe Daguerre
Avec : Manon Gilbert, Kamel Isker ou Thibault Pinson, Charlotte Matzneff ou Flore Vannier-Moreau

NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Jeu des acteurs
Texte
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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