Et boire ma vie jusqu’à l’oubli, un livre bouleversant de Cathy Galliègue (Emmanuelle Collas)
Publik’Art avait déjà beaucoup apprécié le premier roman de Cathy Galliègue : La nuit, je mens. Et son second roman, Et boire ma vie jusqu’à l’oubli, est véritablement bouleversant.
La vie de Betty
Betty était heureuse, mariée à Simon, qui était médecin. Très heureuse. Avec leur fils Raphaël. Et puis, subitement, Simon est mort. Dans un accident de voiture. Une chose complètement invraisemblable et inadmissible.
Pour Raphaël, Betty va faire semblant d’aller bien. Jusqu’au moment où elle le couchera. Chaque soir, elle s’effondre, seule, en silence, à l’abri des regards, à l’abri des jugements. Elle boit. Elle boit pour oublier. Elle se noie dans sa tristesse, dans son malheur, dans son extrême solitude. Non seulement Betty vient de perdre son mari, mais déjà sa maman est partie, quand elle avait une dizaine d’années. Et depuis, elle se tourmente et ne cesse de poser des questions à son père. Maman, elle est partie où ?
Découverte de son père
Et puis, un jour, son père la découvre ivre, et très mal en point. Il ne lui fait aucune remarque. Son regard suffit à Betty. Jamais elle ne l’oubliera ce regard. Alors, elle décide de lui écrire une lettre. Elle s’explique enfin dans cette lettre. Elle espère juste qu’après cette lettre, il va continuer à l’aimer…
Relations intimes
A travers ce roman, l’auteur décrit très bien les relations familiales, celles qui ont été abîmées par le deuil. Plus rien n’est comme avant quand on a perdu l’être cher. Est-ce seulement possible de continuer à vivre ? Qui peut vous retransmettre la flamme de la vie ? Les grands-parents, les enfants, les petits-enfants. Tous sont étroitement liés, dans le secret de leur famille. Et chaque famille a ses secrets non-dits. Celui de Betty est énorme et gardé enfoui depuis des années… Des années que tout le monde a tentées d’oublier, sans jamais y arriver. Alors, l’alcool aide bien. Pas pour longtemps, mais à chaque gorgée.
L’addiction au malheur
Si l’alcoolisme est traité de façon totalement anodine, son addiction est implacable. Et le lecteur le sent à chaque crise de Betty. Elle s’enfonce chaque jour un peu plus, à cause de l’alcool. Et puis, un jour, elle décide qu’il faut stopper ça. Ce n’est pas compliqué. Elle va chez les alcooliques anonymes et se dit que c’est facile d’arrêter. Ca marche quinze jours, et puis, c’est de nouveau la descente aux enfers. Sans l’aide d’une « marraine », impossible d’y arriver…
Publik’Art a été réellement bouleversé par ce roman, empli d’humanité. Si la vie n’est pas facile pour certains, elle peut être horriblement douloureuse pour d‘autres. Et surmonter ces épreuves est un véritable combat que Cathy Galliègue n’a pas peur d’affronter. L’alcool, la maternité, l’amour, les secrets de famille, la paternité, des thèmes qui font l’essence même de la vie et qui sont au cœur de son second roman : Et boire ma vie jusqu’à l’oubli. Un roman poignant !
Date de parution : le 5 octobre 2018
Auteur : Cathy Galliègue
Editeur : Emmanuelle Collas
Prix : 16 € (246 pages)
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