Le Musée de l’Orangerie met à l’honneur Amedeo Modigliani dans une exposition qui revient sur les moments marquants de son œuvre. Né en 1884 à Livourne en Italie et mort en 1920 à Paris, l’artiste peintre et sculpteur donne l’image d’un artiste maudit, à la santé fragile et trop tôt disparu. L’exposition fait un focus sur la relation entre l’artiste et son marchand Paul Guillaume pour mettre en exergue leurs liens
Un parcours éclairant
Un siècle a passé depuis la rencontre entre les 2 hommes en 1914. L’exposition s’attache à revenir sur l’un des moments majeurs de la carrière d’Amedeo Modigliani avec la prise en charge par Paul Guillaume de la carrière commerciale de l’artiste avec un vrai impact sur sa carrière artistique. Dès son arrivée à Paris en 1906, Modigliani a creusé ses recherches dans la peinture, il a rencontré le sculpteur d’origine roumaine Constantin Brancusi en 1909, et cette rencontre est une révélation pour lui avec une initiation à la sculpture qui l’occupera presque totalement jusqu’en 1914. Le retour à la peinture jusqu’à sa mort en 1920 le verra se consacrer principalement à la figure humaine ce que le marchand approuve et encourage avec la location d’un atelier à Montmartre et la promotion de ses toiles dans les cercles artistiques et littéraires parisiens. La légende veut que ce soit par l’entremise du poète Max Jacob (1876-1944) que Paul Guillaume découvre Modigliani en 1914. Modigliani a immortalisé son galeriste dans une série de portraits peints et dessinés restés célèbres, il en réalise pas moins de quatre entre 1915 et 1916. Le premier d’entre eux est conservé au musée de l’Orangerie et montre la relation privilégiée entre 2 hommes qui partagent les mêmes affinités artistiques et littéraires comme l’art africain et la poésie. 5 peintures de Modigliani sont conservées aujourd’hui au musée de l’Orangerie, elles apparaissent évidemment dans l’exposition avec plus d’une centaine de toiles, une cinquantaine de dessins et une dizaine de sculptures. Les portraits des figures marquantes du Paris de l’époque sont visibles, Max Jacob, André Rouveyre, Jean Cocteau, Moïse Kisling, et également des modèles inconnus et des portraits des femmes qui ont partagé la vie du peintre, notamment l’écrivain Béatrice Hastings et la jeune peintre Jeanne Hébuterne qui est aussi sa dernière compagne et la mère de son enfant.
L’exposition montre une variété de thématiques chères à l’artiste, et les liens entre lui et le galeriste, à l’origine de la diffusion très large de l’œuvre de Modigliani sur le marché de l’art en France et aux États-Unis dans les années 1920 pour une indéniable postérité.