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Home de Fien Troch sur les écrans le 13 septembre 2017
La réalisatrice belge Fien Troch place sa caméra à hauteur d’adolescents dans un film qui semble d’abord se diriger dans les traces de Larry Clarke avant de prendre son propre envol. L’ennui engendre la tentation de l’excès loin du regard des adultes dans une autonomie illusoire qui n’apporte aucun enthousiasme si ce n’est celui de faire ses propres expériences. Puis une histoire se met en marche avec comme protagonistes principaux trois jeunes garçons aux difficultés qui dépassent de loin celles de leur classe d’âge. La dramaturgie monte crescendo avec le parti pris d’une certaine surenchère dans le trash, avec une ligne rouge qui obsède les jeunes adolescents. Un film qui aurait pu se contenter de la peinture d’une classe d’âge désenchantée mais qui sait mettre en place un scénario qui le fait aller bien au-delà
Au-delà de l’intempérance de l’adolescence
Home débute avec un constat redondant dans le cinéma actuel. Les adolescents sont confrontés à toutes les tentations que leur exposent des médias sans limites. L’innocence n’est plus de mise quand tout est (trop) facilement accessible via internet ou la télévision sans le filtre des adultes pour protéger et prévenir. Les jeunes gens se testent, expérimentent, se mettent au défi de grandir encore plus vite avec comme écueil un rapport à l’autre biaisé. Là où le film aurait facilement pu filer vers un trash bon teint à la Larry Clarke, la réalisatrice Fien Troch choisit de mettre en place un vrai scénario de film, loin de se contenter de seulement décrire d’une adolescence morose. 3 adolescents sont mis en avant avec des parcours de vie qui brouillent les frontières entre fiction et réalité. Kevin (Sebastian Van Dun) sort de prison et tente de rattraper le fil de son âge loin de la violence qui lui tend les bras. John (Mistral Guidotti) se débat avec une mère désaxée qui lui fait mener la vie dure. Sammy (Loïc Bellemans) voit l’échec scolaire lui tendre les bras et la motivation l’abandonner pour y remédier. Ces 3 anti-héros tentent de trouver du positif dans leurs parcours de vie compliqués mais c’est le drame qui se présente à eux.
Une réalité sans tabou
La caméra de la réalisatrice se raccroche le plus possible à la réalité, suivant les personnages dans leur quotidien, via l’écran de leurs téléphones ou à la manière d’une caméra cachée. La liberté la plus totale semble donnée aux jeunes acteurs pour figurer une adolescence faite de doutes et de désillusions. La limite sociale des tabous les plus élémentaires est allègrement franchie pour une intrigue qui heurte le spectateur par la facilité du passage à l’acte. La violence est l’exutoire le plus immédiat autant que le plus accessible, danger qui tend les bras à ces adolescents en manque de repères. Les rapports sociaux sont empreints d’une méfiance qui tranche avec le mythe de l’ami éternel à qui on peut tout pardonner. Chaque adolescent devra choisir son parcours de vie et faire ses propres choix. Et c’est exactement là que le film de Fien Troch touche à l’admirable, offrant une porte de sortie, comme une rédemption pour ceux qui ont la force de devenir adulte.
Un film qui bouscule par son fragile équilibre entre damnation et rédemption. Sur les écrans ce 13 septembre, cet Home a ce léger parfum de souffre qui intrigue mais il va au-delà de la polémique pour offrir un portrait d’adolescents tout à fait cinématographique. A découvrir.
Kevin, 17 ans, sort de prison. Pour prendre un nouveau départ, il s’installe chez sa tante et se lie d’amitié avec son cousin et ses amis. Ce nouvel équilibre le sauvera-t-il de la délinquance ? Confiance, complicité et trahison se succèdent jusqu’à ce qu’un évènement inattendu bouleverse à jamais le quotidien de ces adolescents.
Sortie : le 13 septembre 2017
Durée : 1h43
Réalisatrice : Fien Troch
Avec : Sebastian Van Dun, Mistral Guidotti, Loïc Bellemans
Genre : Drame