Hugues Chabert & Elisa Huteau interprètent Rachmaninov avec grâce et émotion
Le label NoMadMusic dévoilait en décembre 2015 le premier enregistrement d’Hugues Chabert au piano. Attaché à l’oeuvre foisonnante de lyrisme et de complexité du compositeur russe Sergeï Rachmaninov, il interprète ses Etudes – tableaux op 39 avec fougue et impétuosité. Accompagné de la jeune et talentueuse violoncelliste Elisa Huteau, ils livrent tous deux une Sonate pour violoncelle et piano qui touche au coeur et émerveille par sa délicatesse.
Hugues Chabert est le jeune pianiste qui monte dans le paysage classique français. Diplôme du Conservatoire national supérieur de musique de Paris et Lyon, il s’est régulièrement escrimé sur France Musique et à la Cité de la musique à Paris. Professeur de musique de chambre au Conservatoire de Montpellier et directeur artistique du Festival de musique de chambre des Montagnes du Matin, il grave enfin son premier enregistrement en s’attaquant à ce monument de piano qu’est Rachmaninov. Le compositeur russe à la vie romanesque s’est vu récemment décerné le titre officieux de plus grand pianiste de l’histoire par un large collège de votants et enregistrer ses oeuvres n’a rien de l’évidence. Si ses célébrissimes concertos pour piano l’ont fait rentrer dans la légende, son oeuvre est riche d’oeuvres ambitieuses et chamarrées. Ses immenses mains lui permettaient d’enfiler les notes comme des colliers de perles pour des compositions d’une puissance incomparable.
L’interprétation des deux jeunes musiciens est touchée par la grâce et l’Andante arracherait des larmes d’émotion au plus bougon des fans de Beethoven. L’entente entre les 2 interprètes aboutit à un rare moment d’émotion.
L’album débute par les 9 Etudes – Tableaux pour piano composées dans une période trouble de la vie de Rachmaninov. Marqué par le décès de ses proches Scriabine et Taïenev, il ne se départit pas de sa virtuosité légendaire en y adjoignant une touche de profonde mélancolie. Son trouble existentiel sera parachevé par la fuite d’une Russie devenue communiste en 1917 pour une nouvelle carrière de concertiste en Amérique. La plupart de ses oeuvres majeures sont déjà composées, il n’en ajoutera que peu. Le piano d’Hugues Chabert ne se laisse pas dérouter par les difficultés techniques et transmet parfaitement la passion enfiévrée du compositeur. L’Allegro molto et l’Appassionato sont notamment des moments clés de saynètes fascinantes de puissance.
La Sonate pour violoncelle et piano est celle de la renaissance. Profondément marqué par le mauvais accueil critique de sa première symphonie, Rachmaninov met à égalité piano et violoncelle pour un moment de lyrisme à la pure élégance slave. L’interprétation des deux jeunes musiciens est touchée par la grâce et l’Andante arracherait des larmes d’émotion au plus bougon des fans de Beethoven. L’entente entre les 2 interprètes aboutit à un rare moment d’émotion. Ceux qui ne connaissent pas cette oeuvre ne pourront cesser de l’écouter pendant au moins quelques jours tant l’émotion devient rapidement addictive. Les admirateurs de musique russe feront un évident parallèle avec l’oeuvre de Tchaikovsky dont Rachmaninov fut un digne héritier.
L’âme slave jaillit avec éclat de l’album d’Hugues Chabert chez NoMad Music. L’album peut passer en rotation lourde sur la chaine stéréo du salon sans qu’à aucun moment l’idée de changer de musique ne traverse l’esprit. Un moment de musique puissant et émouvant qui ravira les admirateurs de Rachmaninov et les esthètes de la jeune scène musicale française.
Rachmaninov : Sonate pour violoncelle et piano… par francemusique