La Vallée de la peur exhume Sherlock Holmes au Vingtième Théâtre

Sherlock Holmes fait un retour fracassant sur le devant de la scène depuis plusieurs années avec son implacable logique et son attitude irrésistiblement hautaine. Héros de films et de série, il ne pouvait que revenir hanter une scène de théâtre, en l’occurrence celle du Vingtième Théâtre dans La Vallée de la Peur. Le détective créé par Conan Doyle fascine par sa capacité à résoudre toutes les énigmes, mêmes les plus ardues. Il est le héros d’une pièce avec ses personnages truculents, ses suspects retors et son coup de théâtre final, forcément inattendu.

L’inexplicable meurtre de John Douglas force l’inspecteur Mac de Scotland Yard à faire appel au célèbre détective pour résoudre l’énigme. Direction le manoir de Birlstone dans le Sussex pour interroger les proches, analyser les lieux du crime et récolter les indices. Sherlock Holmes détient un sens de l’observation aigu et une capacité de déduction phénoménale. La Vallée de la peur mélange adroitement les personnages secondaires cabots et bruyants au côté d’un détective éternellement imperturbable. Tandis que le mystère s’épaissit et que les discussions s’enchainent, un individu privilégie le silence de la réflexion aux palabres sans fin. 1h30 de fausses pistes entrainent le public dans un dédale énigmatique et bien malin celui qui devinera la dénouement final. Le jeu des acteurs entraine les spectateurs dans la danse du crime, avec humour et originalité.

La mise en scène minimaliste de Nathalie Veneau privilégie les ambiances à l’avalanche de décors. Les personnages passent d’un intérieur à des douves en l’espace d’une seconde, avec toujours le pittoresque Watson pour planter une pique d’humour. Le Vingtième Théâtre exhume un épisode emblématique de ce que Sherlock Holmes fait de mieux, partir de rien pour élucider le crime, éclaircir le mystère et le rendre limpide. Marc Samuel fait un Watson tout en pitrerie tandis que Julien Vialon prête ses traits au détective avec son air de statue grecque. Les anglo saxons ont récemment transformé Sherlock Holmes en personnage drolatique, la pièce lui rend son inaltérable flegme aux limites de la condescendance. Le moment de théâtre se fait passionnant quand le dénouement se profile, avec toutes les réponses aux questions, forcément déroutantes.

Un vrai moment de divertissement au Vingtième Théâtre avec cette Vallée de la Peur. Les amoureux du détective britannique seront comblés par un spectacle entre comique et enquête policière.