Les lapins sont toujours en retard
Alice, romantique et hypersensible, se confie à son psychologue. Par flashback elle raconte sa vie et celle de sa soeur jumelle, qui se trouve être son exacte opposée, une agent secret en jeans qui se coltine des cadavres ensanglantés et collectionne les amants. Si la vie a un sens, elles n’ont décidément pas choisi le même.
Dates : A partir du jour mois 2015
Lieu : Théâtre des Béliers (Paris)
Metteur en scène : David Roussel
Avec : Cyril Garnier, Loic Legendre, Yannick Mazzilli, Ariane Mourier, Aude Roman
Ariane Mourier, comédienne et auteure pleine de talents, nous raconte l’histoire d’Alice et de sa soeur Sandra, des jumelles que tout oppose. L’une, Alice, la rêveuse, nous embarque dans son univers coloré et enfantin, digne d’un roman de Lewis Carroll. L’autre, Sandra, la réaliste légèrement brute de décoffrage, travaille pour une brigade criminelle et se retrouve chaque jour confrontée à la mort. Jean-basket versus robe de satin bleu ciel, Sandra et Alice n’ont apparemment rien en commun : « si la vie a un sens, elles n’ont décidément pas choisi le même« .
Alice est une rêveuse, elle nous embarque dans son univers coloré et enfantin, un univers digne de Lewis Carroll
Dans la vie, Alice est amoureuse, rêve de partir au bout du monde, d’avoir un lapin ou qu’on lui fasse l’amour en italien. Sandra, elle, enchaîne les soirées en boite de nuit avec sa meilleure amie, méprise son stupide collègue de bureau et joue d’une certaine arrogance envers les hommes.
Ariane Mourier précise avoir choisi ce thème, opposer deux soeurs jumelles, pour « aborder les ambivalences qui nous habitent et que nous devons tous apprivoiser« . C’est par flash-back qu’on apprend à connaître la vie des deux soeurs, au gré d’une visite de l’une d’elle chez un psychologue. Ce qu’on apprendra qu’à la fin, c’est pourquoi cette visite, pourquoi ces flash-back…
Ariane Mourier signe ici un véritable petit bijou théâtral : une mise en scène originale et dynamique, un texte bourré d’humour et un jeu d’acteurs étonnant (elle joue elle-même les rôles d’Alice et sa soeur jumelle Sandra).
Un petit bijou théâtral pétillant et plein d’humour
Sur un fond musical d’AC/DC légèrement remixé, les scènes se succèdent à grande vitesse. Le tout dans un décor soigneusement conçu pour être manié en direct par les comédiens et représenter à la fois une salle de consultation, une chambre d’appartement, un bureau de police…
Le metteur en scène, David Roussel précise que « la scénographie et les lumières très stylisées, graphiques, servent l’écriture très (…) filmographique » de la pièce. Et comme devant un bon film, on ne se lasse pas de ces effets qui rendent cette pièce aussi originale que rythmée.
Une jolie comédie, pleine de rêves, d’illusions et de promesses.
Vue sur Avignon, cette pièce débordante de rythme aborde avec humour des questionnements de vie contemporains.
Une plume proche parfois de celle A.Astier et une mise en scène efficace dans la sobriété vous font passer un très agréable moment pendant la pièce et font naître des réflexions à sa sortie.
Félicitations.