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Les chevaliers blancs, film maladroit de Joachim Lafosse

Les Chevaliers blancs
Les Chevaliers blancs : Photo Vincent Lindon – ©Fabrizio Maltese – Versus Productions – Les films du Worso

Les chevaliers blancs, film maladroit de Joachim Lafosse

Le film de Joachim Lafosse Les Chevaliers Blancs adapte et romance l’histoire rocambolesque de l’Arche de Zoé. Souvenez-vous, cette ONG, sous couvert d’aide aux enfants orphelins et d’aide humanitaire, a fait la une des journaux en 2007. Vincent Lindon et Louise Bourgoin se glissent dans les rôles ambivalents des responsables de l’organisation. Ni documentaire ni film à charge, le film n’ose pas le parti pris et navigue dans une incertitude malsaine. En louvoyant entre grands sentiments et manières de voyous, les personnages n’appellent aucune empathie et questionnent sur l’objectif du film…

Les bras cassés de l’humanitaire

Petit flashback. Les forces de police tchadiennes appréhendent tous les membres de l’organisation L’Arche de Zoé en octobre 2007 tandis qu’ils s’apprêtent à embarquer 103 enfants pour les amener en France. La justice du Tchad condamne les responsables à 8 ans de travaux forcés au motif de « tentative d’enlèvement de mineurs tenant à compromettre leur état civil, faux et usage de faux en écriture publique et grivèlerie« . Pour résumer, nous sommes en plein kidnapping. Sous couvert de motifs louables, l’Arche de Zoé se livrait à du pur « néocolonialisme compassionnel« . Vouloir faire le bien au dépens des autres est tout bonnement condamnable lorsque l’hypocrisie et la dissimulation sont les instruments utilisés pour tromper la population.

Le film louvoie entre angélisme occidental et mensonges éhontés.

Le film louvoie entre angélisme occidental et mensonges éhontés. Les acteurs Vincent Lindon, Louise Bourgouin et Valérie Donzelli accentuent l’impression de bonne volonté malsaine de croisés des temps modernes. Avec une bonne conscience schizophrénique, ils semblent croire de tout leur coeur en leur mission humanitaire, sans aucune prise de recul ni remise en cause. Le spectateur est pris à témoin de leurs contradictions. Ils serrent très forts des chtis enfants dans leurs bras et bombardent allègrement l’instant d’après. Avec l’alibi de la sincérité, ils adoptent des comportements rien de moins que criminels.

A contrario, des membres de l’organisation se désolidarisent de cette mission aux enjeux flous et à la forte potentialité de pétage dans la tronche. Sans vraiment dire non à la mascarade ni l’empêcher, le personnel médical et un Bob Denard local (excellent Reda Kateb, comme toujours) sauvent leurs miches. Le personnel convaincu de la justesse de sa mission fait peine à voir. Et là se pose la question du propos du film. Quel est l’objectif du réalisateur ? Souligner l’ambivalence des comportements ? Eclairer sur les motivations ? Stigmatiser ou trouver des circonstances atténuantes ? Ce flou permanent contribue à rendre le film extrêmement bancal.

Vincent Lindon a reçu un prix mérité au dernier festival de Cannes pour sa prestation triste à pleurer dans La Loi du Marché. Son regard de chien battu faisait merveille dans un contexte de misère sociale et de déchéance humaine face aux crocs acérés et indifférents de la machine capitaliste. Le revoir dans ce rôle de justicier occidental entretient le doute sur le personnage. Mène-t-il sa mission pour l’argent ? Pour des familles occidentales désireuses d’avoir un enfant ? Pour se racheter de fautes passées ? Son système mental n’est que partiellement éclairé et voir Lindon dans le rôle entretient la controverse. Car je vois mal l’acteur incarner sciemment un escroc à l’écran. Il doit donc croire en l’humanité du personnage. Or le personnage ne vaut pas mieux que la dernière des crapules. Doute…

Au final, le film se finit comme la vraie histoire. Appréhendés, les membres de Move for Kids sont embarqués manu militari. Sans même protester, ils semblent savoir que leur coup de poker vient d’échouer. Tout ça pour ça ? Comme s’ils savaient que l’issue serait forcément désastreuse. Comme un aveu de culpabilité. Et une fois de plus, le spectateur se demande. Que va-t-il advenir des enfants, vraies victimes de l’histoire ? Mais le film passe ce détail sous silence, confirmant la très grande maladresse du film. J’ai quitté la salle quelque peu dépité par un énième exemple de la faiblesse du cinéma français actuel…

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Jacques Arnault, président de l’ONG « Move for kids », a convaincu des familles françaises en mal d’adoption de financer une opération d’exfiltration d’orphelins d’un pays d’Afrique dévasté par la guerre. Entouré d’une équipe de bénévoles dévoués à sa cause, il a un mois pour trouver 300 enfants en bas âge et les ramener en France. Mais pour réussir, il doit persuader ses interlocuteurs africains et les chefs de village qu’il va installer un orphelinat et assurer un avenir sur place à ces jeunes victimes de guerre, dissimulant le but ultime de son expédition…

Sortie : le 20 janvier 2016
Durée : 1h47
Réalisateur : Joachim Lafosse
Avec :  Vincent Lindon et Louise Bourgoin
Genre : Drame

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NOS NOTES ...
Originalité
Scénario
Réalisation
Plaisir de lecture
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
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