L’exposition Degas Danse Dessin, Hommage à Degas avec Paul Valéry au Musée d’Orsay
Le Musée d’Orsay fait honneur au génie d’Edgar Degas, non pas en accumulant simplement ses oeuvres dans une exposition uniquement picturale mais en l’exposant à l’aune des écrits de son contemporain Paul Valéry. La fascination de l’écrivain, poète et penseur transparait à travers tous ces extraits apposés en regard des oeuvres du maitre pour en creuser autant les significations multiples que leur apporter une profondeur philosophiques. Si certaines des oeuvres les plus emblématiques ne manquent pas à l’appel, c’est tout le panorama du travail de l’artiste peintre, graveur, sculpteur et photographe, naturaliste et impressionniste français qui est mis en abime dans un parcours qui quitte les sentiers battus de l’hagiographie.
Degas décortiqué
Les 37 ans d’écart entre Edgar Degas et Paul Valéry n’ont pas empêché les deux artistes de se côtoyer et de s’apprécier, l’ainé fascinant le cadet par son génie figuratif protéiforme. Paul Valéry a fait paraitre son ouvrage Degas Danse Dessin en 1938 pour raviver le souvenir de celui qui imprima profondément une marque indélébile sur l’art de son temps. Loin de n’être qu’une biographie ou une thèse artistique, le court ouvrage abonde en illustrations pour raviver les souvenirs de Paul Valéry. L’auteur y relate anecdotes et bons mots suscités par la fréquentation d’un Edgar Degas qui fut son compagnon de discussions pendant de longues années. L’exposition du Musée d’Orsay se présente en plusieurs parties. Ce sont d’abord des manuscrits qui illustrent le gout de Degas pour l’écriture même si les dessins tiennent la plus grande place des premières salles. Ecrits et esquisses manuscrites cohabitent sur des pages entières rédigées à la main et c’est peu dire que chaque croquis subjugue par sa remarquable qualité. Avant d’être un peintre et un sculpteur, Degas détenait surtout l’art de la vignette représentative, tel un don savamment perfectionné à coup de travail acharné. Car Paul Valéry le souligne volontiers abondemment, Edgar Degas était un bourreau de travail qui ne se lassait pas d’explorer tous les recoins de son art.
La danse magnifiée
Une salle entière s’attache à ausculter la fascination de ‘artiste pour l’univers de la danse et des danseuses. C’est dans cette expérimentation permanente que Degas a franchi la barrière de l’impressionnisme pour passer outre le naturalisme initial. Les couleurs se font poudrées, les contours deviennent flous et c’est une invitation à l’imagination qui s’empare du spectateur. Les tableaux immortels représentant les petits rats de l’Opéra sont passés à la postérité pour la richesse de leurs nuances. Les attitudes magnifient la grâce de petits êtres fragiles qui subjuguent le regard du peintre. La sculpture Petite Danseuse de quatorze ans est évidemment présente, celle qui provoqua le scandale par son faciès inspiré des condamnés à mort. La salle représentant chevaux et cavaliers démontre l’art du peintre pour saisir les mouvements de ces animaux fougueux alliant force physique et élégance.
L’exposition laisse le souvenir d’un parcours singulier qui aurait sans doute pu bénéficier d’un tantinet plus d’ampleur. Les textes de Paul Valéry se lisent avec plaisir pour leur vision toujours pleine d’acuité de l’oeuvre du génie artistique. Mais les oeuvres de Degas auraient pu être plus nombreuses pour un hommage encore plus majestueux au maitre. L’exposition débute le 28 novembre et se compose de suffisamment de pièces d’exception pour motiver n’importe quel aficionados d’Edgar Degas d’aller admirer les oeuvres exposées.
Dates : Du 28 novembre au 25 février
Lieu : Musée d’Orsay (Paris)
Entrée : 12 €