L’exposition Pissarro à Éragny au Musée du Luxembourg, un peintre en liberté
Le Musée du Luxembourg consacre une foisonnante exposition sur une période mal connue de la carrière du peintre Camille Pissarro. Ce maitre de l’impressionnisme trouva dans le petit village d’Éragny-sur-Ept un sanctuaire comparable à celui déniché par Claude Monet à Giverny. Le fil des saisons lui fait accumuler une quantité impressionnante de toiles avec des paysages, les travaux des champs et des thèmes à majorité pastorale. En compagnie d’une tribu nombreuse, il y trouva la quiétude jusqu’à sa disparition en 1903. L’exposition retrace avec brio le bouillonnement intellectuel du maitre en exhibant toiles et archives dans un parcours éblouissant.
Un village reculé pour refuge
Camille Pissarro est actuellement au carrefour du monde culturel parisien avec deux expositions riches et passionnantes. Après l’exposition découverte récemment au Musée Marmottan Monet, c’est au tour du Musée du Luxembourg de s’intéresser à une période moins connue de la carrière du peintre originaire des Antilles danoises. C’est en 1884 que Pissarro s’installa à Éragny-sur-Epte au coeur de l’Oise dans une maison qu’il put acquérir par la suite grâce à un prêt de Claude Monet. Il y trouva l’inspiration pour multiplier les travaux et compléter une collection déjà riche de toiles peintes à Pontoise, Louveciennes ou Paris. Oui, nous sommes décidés pour Éragny-sur-Epte ; la maison est superbe et pas chère : mille francs, avec jardin et prés. Il écrit à son fils Lucien pour l’avertir de sa décision de s’établir dans le petit village reculé non loin de Gisors et encore moins de Pontoise. Le choix d’Éragny-sur-Epte illustre une fois de plus la fascination des paysages du nord-ouest parisien et de la vallée de la Seine sur les impressionnistes car Auvers-sur-Oise n’est qu’à une encablure et Giverny pas si loin que cela. Le parcours de l’exposition fait découvrir les toiles du maitre avec un luxe de détails. Les salles thématiques s’appesantissent sur sa capacité de travail et son omniprésente curiosité.
Un maitre de la lumière
L’exposition fait découvrir un Camille Pissarro finalement assez mal connu. Ses affinités anarchistes surprennent et sa descendance nombreuse (8 enfants!) lui fit dire comme une boutade qu’il avait créé l’école d’Éragny. Ce qui fut en partie vrai car son fils Lucien reprit le flambeau paternel en tâtant à son tout du pinceau, ce que certaines toiles exposées démontrent fort bien. Considéré comme le premier impressionniste, Pissarro s’essaya au pointillisme au contact de son ami Seurat et n’hésita pas à représenter les gens de la terre dans des évocations aussi sincères qu’emphatiques. L’exposition montre l’évolution du peintre quand il contribue à l’émergence du néo-impressionnisme qui deviendra le pointillisme sous l’égaie de Signac. Les toiles de Pissarro donnent à la lumière un rôle central dans des toiles à à la beauté éthérée. Les visiteurs n’hésiteront pas à revenir sur leurs pas pour revoir plusieurs fois des oeuvres qui s’incrusteront pour longtemps dans leur rétine.
Souvent moins mis en valeur que ses contemporains Cézanne, Gauguin et surtout Monet, Pissarro retrouve la place centrale qui lui est due dans la galaxie impressionniste grâce à cette exposition éblouissante au Musée du Luxembourg. De quoi donner envie d’aller découvrir le petit village d’Eragny!
Dates : du 16 mars au 9 juillet 2017
Lieu : Musée du Luxembourg (Paris)
Entrée : 12 €
Bonjour,
J’ai beaucoup aimé cette exposition et suis à la recherche de l’affiche de l’exposition.
Est-il possible de se la procurer et comment ?
Merci de votre retour.
Cordialement
Chantal Letréguilly