Si Vivaldi est passé à la postérité universelle grâce à ses célébrissimes Quatre saisons, le prêtre, violoniste et compositeur de musique baroque italien a également livré quelques partitions à découvrir, tel cet Olimpiade de saison. Alors que les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent à grand pas, le Théâtre des Champs Elysées transforme sa scène en salle de gymnastique où chanteurs et chanteuses s’époumonent au rythme des airs de Vivaldi sur un livret de Metastasio. Plus de 60 compositeurs de l’époque baroque et classique l’ont mis en musique mais c’est la version de Vivaldi qui est la plus connue. Le ténor Jakub Józef Orliński interprète le très athlétique Licida et Marina Viotti est la très musculeuse Megacle avec sa ténue de latex lui transformant la physionomie comme le montre bien la photo ci-dessus. A la baguette, Jean-Christophe Spinosi dirige l’Ensemble Matheus avec doigté pour laisser les musiciens multiplier les passages vifs et enlevés. Il faut bien admettre que ce sont les acrobates et danseurs Quentin Signori, Bryan Doisy, Kerem Gelebek, Giacomo Luci, Allister Madin et Paul Vezin qui attirent le regard car la prestation des participants est des plus éblouissantes. Quentin Signori multiplie les numéros d’équilibriste pour le plus grand plaisir du public, les danseurs participent à l’ambiance sportive et dramatique de l’ensemble. Le ténor lui-même se livre à un éblouissant numéro de breakdance pout montrer qu’il n’y a pas que le chant dans la vie, il émerveille littéralement le public. L’Olimpiade valut en 1734 à Vivaldi un énorme succès public alors qu’une nouvelle génération de compositeurs arrivait à Venise. Le Théâtre des Champs Elysées ose une mise en scène moderne pour dépoussiérer l’oeuvre et la rendre follement moderne, une réussite totale qui a ravit le public avec une salve d’applaudissement finale sans retenue. Il faut savoir faire évoluer les oeuvres pour l’adapter à son époque, le TCE l’a fait avec talent et c’est un grand succès!