PSY cause(s) 3, l’impayable cabinet psy de Josiane Pinson
Josiane Pinson reprend son rôle de psy dans “PSY-Cause(s) 3”. On l’a retrouve toujours confrontée à l’inconscient gratiné de ses patientes. Où leurs maux l’a renvoient sans concessions à sa vérité de femme en quête d’elle même à la fois : fille, mère, amante, aux prises avec sa propre vie et ses choix irréconciliables avec son entourage.
Il y a là sa mère dont Judith Magre prête sa voix et qui, d’outre tombe, continue à l’observer et à la juger mais aussi ses enfants qui prennent un malin plaisir dans leur vie d’adulte à s’opposer à cette mère considérée comme toxique et castratrice, avant de décider de rompre définitivement avec elle.
La comédienne prend place au centre du plateau dans son fauteuil ergonomique orange, tournant, qui est une pièce maitresse du dispositif scénique.
Il offre différentes positions ou angle de vue : assise, allongée, vide, qui sont autant d’indicateurs sur la psyché à décrypter, à s’approprier, à s’émanciper tant du coté du thérapeute que de l’analysée, où les affects et les paroles se croisent et se répondent.
Dans son cabinet des patientes donc qui se succèdent où s’exhortent sans filtre et face au thérapeute, les névroses, fantasmes ou autres pulsions qui font aussi échos à son parcours chaotique de vie.
On croise notamment une femme qui se débat avec un arbre généalogique aussi complexe qu’explosé, une vieille dame mariée depuis 50 ans mais toujours vierge et suicidaire ou encore une bourgeoise en recherche de sensations fortes auprès de chauffeurs routiers !
Hilarant et introspectif
Et si les fêlures secrètes, sont traitées avec humour, elles n’en demeurent pas moins transgressives, interrogeant par la même la neutralité du sachant qui est une femme comme les autres, confrontée elle aussi à une remise en cause de sa situation personnelle – malmenée et aliénante – dont elle éprouve les limites.
Josiane Pinson, portée par son écriture acérée mâtinée d’humour noir, excelle en psychanalyste posée, très professionnelle, et au bord de la crise existentielle.
Elle endosse tour à tour avec une aisance naturelle ces personnages névrosés et son propre rôle où sa gestuelle et ses intonations changeantes cristallisent toute la psychose et la perdition qui se jouent.
La mise en scène précise de Gil Galliot avec sa direction d’acteur, son univers sonore, sa lumière, assure une fluidité parfaite entre les scènes et focalise cette urgence à dire, à vivre enfin et contre tous.
Dates : du 18 janvier au 25 avril 2020 à 17h (sam.) l Lieu : Théâtre la Scène Parisienne (Paris)
Metteur en scène : Gil Galliot l Avec : Josiane Pinson