PSY-Cause(s) 2 de Josiane Pinson ou la parole dans tous ses états
Josiane Pinson reprend son rôle de psy dans « PSY-Cause(s) 2 ». Dix années se sont écoulés et on la retrouve toujours confrontée à l’inconscient gratiné de ses patientes. Où leurs maux libérés la renvoient sans concessions à sa vérité intime de femme en quête d’elle même à la fois : fille, mère, amante, aux prises avec son âge, sa sexualité, ses peurs et ses désirs encore possibles.
Dates : Jusqu’au 13 janvier 2018
Lieu : L’Archipel (Paris)
Metteur en scène : Gil Galliot
Avec : Josiane Pinson
La comédienne prend place au centre du plateau dans son fauteuil ergonomique orange, tournant, qui est une pièce maitresse du dispositif scénique.
Il offre différentes positions ou angle de vue : assise, allongée, vide, qui sont autant d’indicateurs sur la psyché à décrypter, à s’approprier, à s’émanciper tant du coté du thérapeute que de l’analysée, où les affects et les paroles se croisent et se répondent.
Il y a cette femme suicidaire qui se débat avec ses quatre hernies (hiatale, inguinale, discale et ombilicale) dont la pathologie n’a d’égale que les traumas non résolus ou celle encore qui, en cours de séance, explore la mécanique intime de son « diamant ». Scènes ordinaires d’un cabinet médical à l’abri duquel s’exhortent sans filtre les névroses, fantasmes ou autres pulsions.
Drôle et introspectif
Et si les fêlures secrètes, sont traitées avec humour, elles n’en demeurent pas moins transgressives, interrogeant par la même la neutralité du sachant qui est une femme comme les autres, confrontée elle aussi à une remise en cause de sa situation personnelle – conformiste et aliénante – dont elle éprouve les limites.
Josiane Pinson, portée par son écriture acérée mâtinée d’humour noir, excelle en psychanalyste posée, très professionnelle, et au bord de la crise existentielle.
Elle endosse tour à tour avec une aisance naturelle ces personnages névrosés et son propre rôle où sa gestuelle et ses intonations changeantes cristallisent toute la psychose et la perdition qui se jouent.
La mise en scène précise de Gil Galliot avec sa directeur d’acteur, son univers sonore, sa lumière, assure une fluidité parfaite entre les scènes et focalise cette urgence à dire, à vivre enfin.
Finalement, une histoire de femmes ! Mais les patientes sont-elles toutes des patientes ? L’homme n’y a-t-il aucune place ?
Yes Béné et je reconnais bien là ton regard perspicace, les patientes ne sont que des femmes mais les hommes sont en filigrane soit à cause de leur absence ou de leur fuite.