
Le Lucernaire laisse toute la place nécessaire à Erwan Creignou pour adapter, mettre en scène et interpréter le roman d’aventures anglais Robinson Crusoé de Daniel Defoe, publié en 1719. Mais la pièce s’éloigne du roman original pour emprunter également à Michel Tournier et Chamoiseau, de quoi découvrir une variation originale portée par l’auteur/comédien tout en verve et en passion contenue.
Un homme échoué mais révélé à lui même
L’histoire est bien connue, un navire s’échoue et un homme seul est l’unique survivant du naufrage. Il doit survivre dans un environnement inconnu, en pleine solitude. Passé l’abattement initial, il s’ingénie à se construire un chez soi tout en trouvant des moyens de subsistance inespérés. Loin de succomber à la folie, il fait preuve d’une capacité de résilience inattendue pour résister aux foudres d’un destin contraire. A l’instar de son personnage acculé aux limites de la raison, l’interprète parvient à aviver des émotions profondes et sincères avec quelques procédés scéniques habiles et artisanaux. La scène de tempête est particulièrement marquante, le public s’y croit vraiment. La narration suit les péripéties du héros, de la trace de pied aperçue sur la plage jusqu’à la visite d’une troupe locale relativement hostile. D’autres surprises sont au rendez-vous, impossibles à spoiler pour laisser son lot de surprises aux futurs spectateurs. L’important tient à la révélation finale sur le gout du personnage pour une solitude savamment entretenue, de quoi donner envie de ne s’intéresser qu’aux choses essentielles et non pas au superflu qui est la marque de notre société capitaliste.
Robinson se joue jusqu’au 2 novembre pour découvrir un seul en scène prenant et fascinant.
Synopsis: Dans la nuit du 25 septembre 1659. En plein océan Pacifique au large des côtes du Chili, la tempête fait rage et sur le navire en perdition, un jeune marin du nom de Robinson voit sa dernière heure arriver…
Naufragé sur une île déserte, il lutte pour survivre. Il résiste à la solitude, à la folie qui l’accompagne, il s’adapte. Jusqu’à la découverte d’une empreinte humaine le long du rivage…
J’ai emprunté à Defoe, à Tournier, à Chamoiseau, à tous les naufragés et à leurs récits de survie. J’ai emprunté à nos rêves d’enfants, à nos cabanes du bout du monde…
Une tempête, un naufragé, une île… Une aventure…
Détails:
Du 27 août au 2 novembre 2025, salle Paradis
Mercredi > samedi 19H| Dimanche 15H30