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« Théâtre sans animaux » ou l’esprit de résistance de Jean-Michel Ribes en captation intégrale

Un pur moment en apesanteur qui se savoure comme il se doit dans ce monde de brutes…

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Jean-Michel Ribes reprenais sa pièce récompensée par trois Molières en 2001 (meilleur auteur, meilleure pièce comique, meilleur second rôle féminin) et nous interrogeait avec l’esprit de résistance qu’on lui connait (Palace) sur la marche du monde et ses dérèglements.

Pourquoi ne peint-on plus les carpes ? Porter une perruque Louis XV contribue t’elle à s’arrêter de fumer ? Peut-on en arriver à oublier le prénom de sa fille ? La prononciation du mot « Bravo », employé pour féliciter la prestation d’une comédienne de théâtre le soir de la première, peut-elle être à l’origine de l’explosion conjugale d’un couple qui se rend à sa loge ?

La captation intégrale de cette pièce est disponible à la fin de cet article.

Autant de questions hautement métaphysiques qui nous entraînent dans l’univers délirant et fantasque du directeur du Théâtre du Rond-Point où le dadaïsme poétique qu’il fait naître, n’en est que plus mordant et jubilatoire, pour dévoiler en creux les travers et l’absurdité de nos contemporains : un régal.

Un rire de résistance 

En huit sketches (Égalité – Fraternité – Tragédie – Monique – Musée – USA – Dimanche – Bronches – Souvenirs), on glisse progressivement d’une réalité quotidienne vers des séquences ubuesques. Où l’humour flirte sans cesse avec l’absurde à partir d’une situation ou d’une discussion entre les personnages qui sera à l’origine du grain de sable révélateur, perturbateur, amplificateur et dévastateur d’un malaise ou d’une douleur.

Il y a cette scène notamment d’un stylo bille de trois mètres cinquante qui atterrit dans le salon d’une maison et détonateur du départ inopiné du chef de famille ou encore cette réflexion lancée dans un musée « j’aime toute cette période qui va de Vinci à Warhol » ! et qui ouvrira une discussion existentielle entre les visiteurs, lesquels finiront muets comme des carpes, mais aussi heureux que des poissons dans l’eau.

La mise en scène, savamment orchestrée, témoigne d’une direction d’acteurs au cordeau. A l’abri d’un décor fluctuant, les acteurs déambulent dans une ville où l’on visite ses habitants les uns après les autres – tantôt chez un coiffeur, dans un théâtre, un musée, un golf ou encore une maison bourgeoise – le tout propice à des dialogues rythmés et percutants.

Et derrière chaque histoire à travers le prisme du rire, on entrevoit les dommages causés par le conformisme, la complaisance, l’incommunicabilité, le jeu des apparences et de la vanité.

Les comédiens (Caroline ArrouasAnnie GregorioPhilippe Magnan Christian Pereira Marcel Philippot) pour la plus part frères d’arme de Jean-Michel Ribes sont excellents avec une mention spéciale à Annie Grégorio, d’un naturel abracadabrantesque.

Un pur moment en apesanteur dans ce monde de brutes qui se savoure comme il se doit !

Captation intégrale

NOS NOTES ...
Originalité
Scénographie
Mise en scène
Jeu des acteurs
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
theatre-sans-animaux-ou-lesprit-de-resistance-de-jean-michel-ribes-en-captation-integrale Jean-Michel Ribes reprenais sa pièce récompensée par trois Molières en 2001 (meilleur auteur, meilleure pièce comique, meilleur second rôle féminin) et nous interrogeait avec l’esprit de résistance qu’on lui connait (Palace) sur la marche du monde et ses dérèglements. Pourquoi ne peint-on plus les carpes...

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