Une exposition à ne pas manquer avec Zao Wou-Ki, l’espace est silence au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
Décédé en 2013, le peintre chinois Zao Wou-Ki a les honneurs du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris dans une exposition aussi évocatrice que lumineuse regroupant des toiles étalant sur toute la durée de sa longue carrière. De ses toiles colorées aux fortes résonances abstraites jusqu’à son noir et blanc final en passant par ces Natures aux dimensions gigantesques, tout l’art de Zao Wou-Ki s’étale à travers quarante oeuvres qui ne lassent pas de se regarder pendant de longues minutes. Un vrai moment d’éblouissement à découvrir jusqu’à janvier 2019.
Un peintre universel
Né en Chine en 1920 à Pékin dans une famille cultivée et ouverte sur le monde, Zao Wou-Ki n’a cessé de chercher l’inspiration hors de ses frontières, s’éloignant peu à peu de la culture chinoise avant d’y revenir. Naturalisé français en 1964, il marque par là son attachement à sa patrie d’adoption, lui qui a rencontré Henri Michaux et Varèse au cours de ses nombreuses pérégrinations entre l’Europe et les Etats-Unis. C’est d’ailleurs au premier que l’on doit la phrase phare de l’exposition, L’espace est silence. Car d’abord réduites à des proportions raisonnables, les toiles du peintre ont gagné en taille au fur et à mesure de sa carrière pour émettre un silence de plus en plus assourdissant. Il invite au voyage au coeur de toiles où le spectateur peut s’ébaudir à sa guise au gré des couleurs et des formes qu’il croit y percevoir. Une exposition consacrée à Zao Wou-Ki devient littéralement passionnante au fur et à mesure que les inspirations et les courants artistiques s’accumulent. Claude Monet est une inspiration qui se ressent profondément dans une oeuvre extrêmement vaste ainsi que Paul Klee ou Pierre Soulages. Si les premiers tableaux comprennent une facture très réaliste avec des portraits, des paysages et des natures mortes entre 1935 et 1949, l’abstraction prend une place de plus en plus grande à partir des années 1950, pour fluctuer vers l’abstraction lyrique dans les années 1960 avec également des encres de Chine et des calligraphies. Le parcours du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris s’enrichit également de vidéos pour admirer l’artiste à l’oeuvre avec des commentaires éclairants de proches sur son oeuvre. Des passages musicaux de Varèse s’écoutent en contemplant certains tableaux pour une expérience esthétique totale.
L’exposition L’espace est silence est un ravissement esthétique à découvrir au plus vite pour s’ouvrir à une oeuvre plurielle représentative des courants picturaux du XXe siècle. L’atiste chinois n’a cessé de creuser son oeuvre pour un résultat qui se contemple avec les yeux et les oreilles grands ouverts au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.
Dates : du 1er juin 2018 au 6 janvier 2019
Lieu : Musée d’Art Moderne de la ville de Paris (Paris)
Entrée : 12 €