L’artiste américaine Georgia O’Keeffe (1887 – 1986) n’avait pas encore eu le droit à une grande rétrospective en France, c’est maintenant chose faite grâce au Centre Pompidou. Avec plus d’une centaine de peintures ainsi que des dessins et des photographies, le parcours à la fois thématique et chronologique permet de plonger dans une oeuvre aux multiples références.
Une plongée dans l’Amérique du XXe siècle
Georgia O’Keefe est considérée comme l’une des plus grandes figures de l’art américain du 20e siècle. Disparue en 1986 à l’âge de 98 ans, elle a marqué de son empreinte de nombreux courants artistiques, depuis le modernisme américain à partir des années 1920, jusqu’à la recherche identitaire qui marque les États-Unis dans les années 1930 et la peinture abstraite hard edge dans les années 1960. Les oeuvres réunies dans cette exceptionnelle exposition proviennent de collections privées et publiques internationales comme le Musée Georgia O’Keeffe de Santa Fe, le MoMA, le Museum de New York, le Whitney Museum of American art, l’Art Institute de Chicago ou le Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. Le parcours s’étale dans une énorme pièce ouverte pour une trajectoire artistique vertigineuse. L’exposition suit le cheminement d’une artiste passée dans l’immensité des plaines texanes dans les années 1910, plongée dans la variété des paysages américains dans les années 1920 et 1930 depuis l’urbanité new yorkaise jusqu’à la ruralité jusqu’au coup de cœur pour le Nouveau Mexique où elle s’établie après la Seconde Guerre mondiale. L’exposition souligne surtout la relation déterminante avec le photographe Alfred Stieglitz, co-fondateur de la galerie 291 qui l’a sensibilisé aux artistes et mouvements novateurs de l’art moderne européen, comme le montrent les oeuvres d’Auguste Rodin, Henri Matisse, Francis Picabia et Paul Cézanne visibles au Centre Pompidou. L’exposition dévoile certaines des plus grandes oeuvres de Georgia O’Keefe, ses immenses peintures de fleurs, les gratte-ciels de New York, les granges de Lake George et les ossements de bovins qu’elle rapporte de ses promenades dans les déserts indiens.
Motifs végétaux et érotiques s’accumulent dans une exposition où se presse une foule nombreuse. N’hésitez pas à réserver vos billets en avance et à choisir vos horaires pour échapper aux longues files d’attente tant l’évènement majeur proposé par le Centre Pompidou attire ceux qui veulent plonger dans une oeuvre plurielle et pléthorique à découvrir jusqu’au 6 décembre.