Rock’n’Roll, un bide carabiné
Méchamment touché par le bide (mérité?) de son dernier film Blood Ties, Guillaume Canet pète un cable et met en scène une pseudo crise de la quarantaine qui le voit multiplier les excès. Alcool, drogue, chirurgie esthétique, Guillaume Canet met en danger sa carrière, sa santé et même son couple. Marion Cotillard va-t-elle pardonner à son mari toutes ses outrances? Au bout de 2h de film, le spectateur implore la pitié d’un acteur/réalisateur qui enchaine les sketches avec quelques sourires à la clé mais aussi beaucoup d’impatience. Les têtes connues défilent à l’écran, les producteurs ont du sacrifier quelques bon scénarios de jeunes réalisateurs pour financer une comédie (presque) pas drôle, ultra caricaturale et sans subtilité.
Un lachage complet
Le scénario part sur des bases plutôt séduisantes. Acteur ultra bankable, le quarantenaire Guillaume Canet perd confiance dans le capital sex symbol que lui accorde le public. La faute à quelques cheveux blancs augmentés de rides qui le rendent hargneux à la moindre remarque. Le gentil gendre idéal se transforme peu à peu en boule de nerfs qui va tenter de récupérer une jeunesse qui se délite inéluctablement. Face à lui, une Marion Cotillard assez croustillante en répétitrice d’un accent québecquois incompréhensible (donc réussi) assiste impuissante au tumulte intérieur subi par le beau Guillaume. A partir de là, le film enchaine des prises de tête surjouées, une transformation physique ridicule et des péripéties certainement imaginées par le fils du couple. Le film se veut une satire de ce mal contemporain qui voit une prime totale à la jeunesse, cause de tant de tourments chez des stars qui se considèrent comme vieillissantes. Les gags s’enchainent comme dans un épisode de Cocoricocoboy au coeur de ces années 80 si dévergondées; Est-ce que ce traitement de la célébrité enchante le public? Visiblement non si j’en juge aux quelques commentaires glanés de ci de là en sortie de salle.
Une comédie pas drôle
Les plus de 2 heures de film dispensent pas plus de 6 ou 7 occasions de rire ou sourire. Le reste est inutilement caricatural et surtout joué avec les pieds. Ni Gilles Lellouche, ni Yvan Attal ni Camille Crowe ne semblent vraiment y croire. A la limite, Johnny et Laetitia Halliday semblent prendre du bon temps dans une mise en abime réussie d’eux mêmes. Et si l’appartement du couple et les sacs de la belle en feront rêver plus d’un(e), le film se regarde avec un sentiment de malaise profond. Comme si à vouloir trop en faire, le réalisateur/acteur avait décrédibilisé un projet séduisant sur le papier mais victime d’une complaisance énormément trop grande à l’écran. Arrivé dans les 20 dernières minutes, chacun attend le gong final en ne sachant plus quoi penser de la parodie de générique de 2 flics à Miami. Au milieu de ce tumulte, Marion Cotillard sait rester digne et s’exerce à l’énervement incontrôlé comme déjà dans les Petits Mouchoirs. Et son accent canadien est vraiment vraiment irrésistible. Maigre consolation…
Ce Rock’n’Roll ne déménage pas beaucoup et interroge sur un cinéma français qui se regarde beaucoup trop le nombril. Le résultat est désespérant, rien à ajouter.
Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux.. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la «liste» des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage.
Sortie : le 15 février 2017
Durée : 2h03
Réalisateur : Guillaume Canet
Avec : Guillaume Canet, Marion Cotillardn Gille Lellouche
Genre : Comédie