Anna Karenine se dévoile avant son passage au Festival Off d’Avignon au mois de Juillet
La troupe de la Compagnie Kabuki a investit la scène du Studio Hebertot pour dévoiler une Anna Karenine modernisée et bientôt à l’affiche du Festival Off d’Avignon. Une femme de la haute bourgeoisie fait un mariage arrangé insatisfaisant, sa tentative pour trouver l’amour la met au ban de la société quand son mari condamne l’effrontée. Cette adaptation du drame de Léon Tolstoï revisite les conventions sociales en substituant une Varinka moderne au traditionnel amant Vronsky. Une pièce au potentiel théâtral certain qui nécessite encore quelques ajustements pour toucher complètement le public.
Une ambiance très Neon Demon
La scène du Studio Hebertot se pare de néons apposés à la verticale de la scène pour figurer les ambiances des situations ainsi que les humeurs des personnages. Des couleurs jaunes, vertes, bleues et blanches alternent tout au long d’une pièce qui suit l’intrigue de Tolstoï. Une jeune femme courtisée par beaucoup convole avec un haut fonctionnaire studieux qui la néglige tant qu’elle s’éprend d’une jeune femme aventureuse. La variation moderne sur l’ouvrage de Tolstoï actualise le classique du XIXe siècle. Surtout que les créations musicales de Tim Aknine et David Enfrein invoquent l’atmosphère décadente de Neon Demon avec ses faux semblants et ses travers psychologiques. L’innocente héroïne est condamnée à entendre sagement son mari sans voler de ses propres ailes. Pour figurer les atermoiements d’une femme trop libre pour se contenter d’un carcan social étriqué, le texte Enragée de Maupassant sert de base à la passion interdite de l’héroïne pour une femme indépendante. Le contexte est rendu flou et indéterminée, quittant le XIXe siècle pour se situer dans un entre deux onirique.
Une pièce entre tirades et ellipses
Les 4 comédiens rentrent et sortent de scène dans une sarabande rythmée. Samuel Debure navigue entre les rôles de narrateur, serviteur et maitre de cérémonie avec sa tenue de chevalier noir entre Game of Thrones et Blade Runner. David Fisher reste dans le classicisme en rappelant Jude Law dans l’adaptation cinématographique récente, emprunté et hautain, toujours sensible et finalement déterminé en Alexei engoncé. Peggy Martineau et Maroussia Henrich soufflent le chaud et le froid dans une relation vouée à l’échec. Côté scénographie, les automatismes entre les comédiens se créeront au fur et à mesure des représentations pour une intensité plus affinée.
Anna Karénine renait pour un spectacle à programmer au mois de juillet sur la scène du Théâtre du Roi René à Avignon. De la précision et des automatismes donneront à la pièce un impact prévisible cet été.
Dates : du 7 au 30 juillet 2017 à 14h05
Lieu : Théâtre du Roi René (Avignon)
Metteur en scène : Laetitia Gonzalbes
Avec : Samuel Debure, Maroussia Henrich, Peggy Martineau, Nicolas Buchoux