Anne Roumanoff tape là où ça fait mal et égratigne : un régal !
Après un succès public et critique ainsi qu’une une tournée américaine avec son spectacle « Aimons nous les uns les autres », Anne Roumanoff, mise en scène par Gil Galliot, s’invite à l’Olympia pour une date unique.
Fine observatrice du microcosme politique, Anne Roumanoff est aussi une vraie comédienne de one-woman-show qui, à travers une galerie de personnages se débattant sans merci avec les choses de la vie, dresse le tableau d’une époque. Irrésistiblement drôle et pertinent.
Au fil des sketchs, l’artiste nous entraîne, entre autres, dans une église pour chanter « Ave, ave, ave pôle emploi, on continue à croire en toi », s’attarde sur Jean-Claude et sa femme confrontés à l’usure de leur relation, convoque sur la scène une coach destructeur de toxines ou encore une élue d’extrême droite tombée amoureuse d’un Tunisien, en passant par la crise grecque et le AAA des agences de notation commentés par un couple de commerçants…
[…] une vraie comédienne de one-woman-show […]
Qu’elle incarne également une productrice de téléréalité prête à toutes les manipulations pour arriver à ses fins, une touriste américaine qui ne parvient pas à attirer l’attention du serveur ou qu’elle dresse un portrait au vitriol de parents d’élèves aux prises avec leurs névroses, Anne Roumanoff campe à merveille leurs travers et cet environnement sociétal qui les assaille. Le tout avec une profonde tendresse et une ironie mordante où l’angle des situations se révèle un catalyseur hilarant des faiblesses qu’elle parodie.
[…] une ironie mordante […]
C’est là toute sa force où avec beaucoup de justesse et un goût pour la théâtralité, elle nous embarque dans son univers soutenu par une écriture d’une rare efficacité, au service d’instants de vie ordinaires qui livrent une réflexion sur la société, ses modes et ses dérives.
On est littéralement happé par son jeu à la fois ludique et perfectionniste qui offre une caractérisation bien sentie des personnages à l’abri d’un ton, d’une attitude et de maximes qui font mouches.
Le spectacle s’achève sur une fable très corrosive et enlevée où les hommes politiques français sont transformés en animaux…
Anne Roumanoff frappe où ça fait mal, tentant d’éveiller les consciences et de bousculer les préjugés.
Une chronique sociale et humaine à la fois pleine de légèreté et de profondeur pour en rire, of course, mais pas que !.