Baccalauréat, une mise en scène et une direction d’acteurs vertigineuses
Baccalauréat fait honneur à la déjà riche filmographie de Cristian Mungiu. Le réalisateur de la Palme d’Or 2007 4 mois, 3 semaines, 2 jours reste fidèle à son style ultra réaliste dénué de tout effet superficiel. Les acteurs portent une histoire complexe et douloureuse dans un pays miné par la corruption et les passe-droits. L’agression subie par la fille du héros sert de fil rouge à une histoire de combat quotidien et de perpétuelles compromissions.
Un sujet aride mais un résultat puissant
Roméo est un père médecin en délicatesse avec son épouse Magda. Il reporte tous ses espoirs sur sa fille brillante Eliza à qui un riche avenir s’offre à elle. Pour aller étudier à l’étranger et obtenir une bourse, elle doit obtenir une moyenne phénoménale au baccalauréat. Quand elle est victime d’une agression sexuelle peu avant le début des épreuves, Roméo se démène comme il peut pour qu’elle puisse réaliser son destin malgré le traumatisme et une indélicatesse avec son poignet droit. Baccaulauréat raconte l’histoire de parents vivotant dans la Roumanie actuelle et qui ont reporté toute leur ambition dans leur fille unique. Immeubles délabrés, routes non entretenues, chiens errants, le décor est gris et déprimant. Le réalisateur ne cache rien de la décrépitude d’un pays comme laissé à l’abandon. Pourtant Roméo et Magda sont restés en Roumanie après la chute de Ceausescu en 1989 pour participer à la transition entre dictature et démocratie. Il ne leur reste pourtant qu’une intense frustration devant l’échec du processus démocratique à hisser le pays vers le haut. Ce qu’ils font pour leur fille, tout parent le ferait et ils sacrifient leur existence pour donner un sens à leur choix de vie.
Une mise en scène spectaculaire
Le prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes n’est pas usurpé. Le réalisateur suit à la culotte ses acteurs sur la route, dans leurs escapades ou dans les immeubles. Le rythme est constant et il est impossible d’en louper une miette tant la caméra hypnotise le spectateur. Les pérégrinations du héros pour faciliter la vie de sa fille ressemblent à un long chemin de croix qu’il n’hésite jamais à entreprendre. Il frappe à toutes les portes allant jusqu’à mettre de côté ses principes moraux. Cet aspect de Baccalauréat fascine car en voulant faire le bien, il va jusqu’à s’attirer des ennuis. Sa logique et ses principes sont battus en brèche et il faudra toute la droiture de sa fille pour le raisonner. Les 2h08 du film ne souffrent d’aucune longueur tant le spectateur rentré dans le film ne parvient plus à en décrocher. Belle performance.
Ce Baccalauréat fascine et c’est une belle performance. Sujet aride, décors miteux et déroulé sans coupure, rien n’est fait pour apporter du brillant au film. Mais le réalisateur n’en a guère besoin tant son art de la direction d’acteurq et de la mise en scène suffisent amplement.
Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions…
Sortie : le 7 décembre 2016
Durée : 2h08
Réalisateur : Cristian Mungiu
Avec : Adrian Titieni, Maria Drăguș, Lia Bugnar
Genre : Drame
« Critian Mungiu »
meme pas capable d’ortographier
pour le reste, une chronique banale, au ras du sol, usant les clichees archiconnues – critique sociale, corruption, etc.