Balles perdues
One shot du scénariste de cinéma Walter Hill (scénariste du film Guet-Apens, réalisateur de 48h et du pilote de Deadwood, producteur d’Alien), Balles perdues est un polar écrit il y a une trentaine d’années. C’est Matz (Le Tueur…) qui sollicita l’auteur lors d’une rencontre sur le tournage de l’adaptation de la BD du plomb dans la tête (BD de Matz adaptée par Walter Hill pour le ciné). Ici, c’est donc Matz qui adapte le scénario ciné de Hill pour la BD, avec la complicité de Jef au dessin (La traque).
Date de parution : 21 janvier 2015
Auteurs : Walter Hill (scénario original) Matz (adaptation et traduction) et Jef (dessin)
Editions : Rue de Sèvres
Prix : 18,00 € (130 pages)
Résumé de l’éditeur :
1931. Arizona, période la Prohibition. Roy Nash sort de prison, à laquelle il était condamné à perpétuité. Pour payer la dette de sa libération envers le boss de Chicago, Roy est à la poursuite de trois braqueurs qui ont filé avec le magot sans partager. L’un a de plus embarqué Lena, l’ex de Roy, dans l’aventure. Roy parcourt les speakeasy et les bas-fonds de Los Angeles à la recherche des fuyards, fâche les mafieux locaux, un détective verreux et ses propres patrons… De la vengeance, du magot ou de Lena, quel sera le vrai moteur de la quête de Roy ? Et surtout, comment survivre au milieu de ces gangsters à la gâchette facile ?
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Le point sur l’album :
Thème redondant tant pour le cinéma que pour la BD, la prohibition fait son retour avec Balles perdues. Avec elle, c’est évidemment les gangs de gentlemen en chapeau qui sont à l’honneur. Balles perdues, c’est l’histoire d’un exécutant venu de Chicago, évadé de prison par le grand patron, Al (Capone). Roy va devoir se rendre à Los Angeles pour assassiner deux malfrats évanouis dans la nature avec des gros billets… Il y retrouvera aussi son amour de toujours. Le scénario, digne d’un grand film mafieux, est très bien huilé. Les vieilles mitrailleuses de l’époque sifflent dans nos oreilles. Mais le personnage principal – Roy – n’est pas seulement un as de la gâchette. Mystérieux, on ne sait pas grand chose, sinon rien de lui. Directement défini par ses actes, dans l’instantanéité du récit, il n’en demeure pas moins attachant, dégageant à la fois charisme, nostalgie, avec un soupçon de romantisme. Une façon plutôt culottée (et réussie) de mettre en scène un personnage de polar.
Le dessin réaliste de Jef se construit autour de vraies gueules de cinéma. Des faciès de caractère pour de vrais truands qui impressionnent par leur présence graphique. Son trait fin et précis est un atout de taille dans le récit, surtout servi par de beaux cadrages.
Balles perdues est un excellent polar mafieux, à lire d’urgence.