Birdman, le film aux 4 Oscars d’Alejandro González Iñárritu

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Birdman, le film aux 4 Oscars

La carrière de Michael Keaton reste marquée par son rôle de super-héros ténébreux qu’il a incarné par deux fois dans Batman (1989) et sa suite Batman : Le Défi (1992) réalisés par Tim Burton. Suite à ce succès public, l’acteur américain a composé des personnages souvent tordus dans des œuvres estimables comme Fenêtre sur pacifique, L’enjeu ou encore Jackie Brown

Sortie : le 25 février 2015
Durée : 1h59
Avec : Michael Keaton, Zack Galifianakis, Edward Norton, Naomi Watts, Emma Stone
Oscars 2015 : Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleure Photographie, Meilleur Scénario original.

Synopsis :

 À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego. S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir…

Birdman

Mon avis sur le film : 

…Depuis ces derniers films, l’acteur avait un peu délaissé les écrans, et nous revient à 63 ans dans Birdman et dans la peau d’un super-héros. Enfin pas exactement, car le nouveau film de Alejandro González Iñárritu (Babel, 21 Grammes, Amours chiennes) est en réalité un drame psychologique qui tend un miroir à l’acteur qui ne pouvait être que l’unique choix pour le rôle de cet alter ego de lui-même, en tout cas le plus pertinent.

Birdman

Construit à la manière d’un long et unique plan-séquence, le tournage de Birdman ou (la surprenante vertu de l’ignorance) s’est déroulé dans l’ordre chronologique, et chaque segment a été filmé d’une traite, puis assemblé pour donner l’illusion d’un seul et long plan fluide et continu rythmé par la musique du batteur de jazz Antonio Sanchez. Un travail de mise en scène qui a demandé beaucoup de patience aux acteurs, offrant une performance proche de celle du théâtre.[pull_quote_right]Michael Keaton, absolument habité […]. Edward Norton (…) fantastique.[/pull_quote_right]

Ce n’est donc pas un hasard si le film se déroule dans les coulisses d’une scène à Broadway où cette sympathique troupe menée par Riggan Thomson (Michael Keaton), comédien vieillissant hanté par le personnage de super-héros qui a fait de lui une star naguère, et depuis retiré des plateaux d’Hollywood et de la célébrité, tente de redonner un second souffle à sa carrière en montant une pièce tirée d’une nouvelle (« Parlez-moi d’amour« ) de l’écrivain Raymond Carver. Un support dramatique qui entre étrangement en résonance avec sa vie tumultueuse faite d’échecs à répétitions.

Michael Keaton, absolument habité par son rôle et totalement investi dans le personnage de Riggan, apparaît tantôt agaçant, drôle ou bouleversant dans ses rapports avec un entourage à la fois bienveillant et dur envers lui, composé de sa fille Sam (Emma Stone), son ex-femme Sylvia (Amy Ryan), Laura sa maîtresse (Andrea Riseborough) ou Brandon son agent (Zack Galifianakis). Face à lui, Edward Norton (Fight Club) joue le comédien de Broadway Mike Shiner, un quadra excentrique tantôt touchant ou horripilant. Edward Norton est fantastique et trouve dans le personnage de Mike Shiner un de ses meilleurs rôles. Ils donnent la réplique à Lesley, une comédienne sur le retour et qui espère elle aussi que son rôle dans la pièce donnera un second souffle à sa carrière, un personne complexe et ambivalent que Naomi Watts incarne avec délicatesse.

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Birdman aborde de multiples sujets qui ont pour la plupart des résonances très modernes comme la célébrité et sa perception à l’heure des réseaux sociaux comme Twitter, le temps qui passe et les bons et mauvais choix que l’on fait dans une vie ou une carrière professionnelle, au risque de s’aveugler ou se briser les ailes… Un film (trop ?) riche qui va sans doute récolter quelques récompenses aux Oscars le 22 février prochain (après déjà 9 nominations !), dont le prix du meilleur acteur pour Michael Keaton, et cela sera amplement mérité.

N.B. : cette chronique a été rédigée bien avant la cérémonie des Oscars.

Thierry Carteret
Cinéphile passionné, Thierry est chroniqueur cinéma et DVD depuis 2006 en ayant collaboré auparavant pour des webzines comme Kinok ou La revue du cinéma. En parallèle de son activité de chroniqueur, il exerce également les fonctions de scénariste et storyboarder sur des projets de courts, longs métrages et séries de fiction.

2 Commentaires

  1. Comme souvent après avoir trop entendu de bonnes critiques sur un film, on en sort un peu déçu. Je m’attendais à un film époustouflant. Il l’est, mais seulement durant les toutes dernières minutes du film. Néanmoins, je suis d’accord avec Thierry, ce film aborde de nombreux thèmes existentiels d’une façon très audacieuse et originale. A méditer…

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