Un Captain Fantastic iconoclaste et aguichant
Captain Fantastic s’inscrit dans la veine de ces films américains très critiques sur un système capitaliste dominant et déshumanisant. La consommation effrénée et la place congrue laissée à l’intellect transformeraient les humains en bovins sans cervelle. Une famille reclus dans une maison perdue au fin fond des bois refuse les règles de la société. Le film pose la question de la possibilité d’une alternative à la voie dominante avec humour et émotion.
Ben (Viggo Mortensen) élève ses 6 enfants en marge de la société. Pas de télévision ni d’Internet, juste des activités de plein air et des lectures incessantes. Pas d’école ni de lien avec un mode de vie américain complètement ignoré. Suite au décès de leur mère/femme, ils doivent tous quitter leur nid pour affronter le monde réel. La découverte ne se fera pas sans surprises…
Une idéologie alternative séduisante
Est-il possible de vivre sans liens avec le marketing omniprésent et ce besoin incessant de consommation? Captain Fantastic pose la question ouvertement et a le bon gout de ne pas y répondre complètement par l’affirmative. Si la famille Robinson semble très heureuse de l’absence de tous contacts, le spectateur avisé sait bien que le vase clos n’est pas une solution pérenne ni complètement crédible. Qui dit absence de contacts dit nécessairement pensée en vase clos et esprit obtus.
Le patriarche ressemble à un chef de secte avec sa longue barbe et ses idées figées. Il exige la vérité mais ne prépare pas ses ouailles à la vie dans le monde réel. L’univers capitaliste moderne n’est pas qu’une machine à laver les cerveaux pour qui a la tête bien faite. Le film passe de la fable écolo sur un retour souhaitable à la nature nourricière à une habile réflexion sur l’ostracisme de qui se coupe de ses semblables.
Des personnages attachants
La petite tribu est interprétée par une ribambelle de petites têtes blondes toutes plus choupinettes les unes que les autres. Il faut voir la petite fille de 8 ans réciter les premiers amendements de la constitution à des cousins abrutis de jeu vidéo et de coca. Viggo Mortensen est comme toujours impeccable en papa protecteur même si plus imparfait qu’il ne le souhaiterait.
Si le titre du film n’est pas très représentatif du film, il sous entend tout de même que Ben est censé représenter le super héros indestructible qu’il n’est pas vraiment. La sagesse ne vaut que confrontée à ses semblables sous peine de transformer ses disciples en inadaptés asociaux. Le film suit un cours tumultueux en ne passant pas outre les révélations douloureuses et une irrésistible avancée vers un entre deux salutaire. Et comme il ne rechigne devant aucune situation abracadabrante pour utiliser un humour salutaire, le film se regarde avec un plaisir total.
Il y a du Little Miss Sunshine dans cette quête familiale pour l’harmonie par delà les avatars d’une société déshumanisante. Le film donne envie de prendre un bon bouquin et de se remplir le cerveau de nourriture saine, c’est déjà pas si mal.
Dans les forêts reculées du nord-ouest des Etats-Unis, vivant isolé de la société, un père dévoué a consacré sa vie toute entière à faire de ses six jeunes enfants d’extraordinaires adultes.
Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux. La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.
Sortie : le 12 octobre 2016
Durée : 1h58
Réalisateur : Matt Ross
Avec : Viggo Mortensen, Frank Langella, George Mackay
Genre : Drame
Voilà un film très américain mais qui a le mérite de dénoncer les abus de la société capitaliste avec une bonne remise en question du système éducatif. Il parait qu’aux USA plus de 200 000 enfants ne vont plus du tout à l’école et sont « élevés » par leurs parents… Aucune demi-mesure dans le film, beaucoup d’humour et des acteurs attachants.
yes American movie , oui une film Américain de la bonne tranche je veut dire un fait de société grave et bien jouer !