Carole Pelé rappe, parle, chante et chuchote pour livrer ses doutes, ses révoltes, ses espoirs et ses colères sans chercher d’excuses. Comme tout le monde, elle doit faire face à la peur, de tout, de son ombre, des autres, des petits riens du quotidien qu’elle évoque grâce à son flow d’écriture épileptique tout autant que poétique.
Un premier EP comme une révélation
Ancienne journaliste reporter d’images, Carole Pelé a décidé de suivre pendant 3 ans un atelier photo / vidéo à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts dont elle a récemment été diplômée. Elle sort son premier EP et imagine une expérience plastique où elle gravit des gravats, se recouvre le corps de charbon et improvise seule face à son micro. L’enregistrement a pris 50 jours en studio pour un résultat d’écorchée vive qui fascine. Pour mener à bien son projet, elle a embarqué avec elle une quarantaine de collaborateurs, du metteur en scène au chorégraphe en passant par le styliste, le photographe, le designer et le scénographe. Elle se sert de ses incertitudes pour faire jaillir une sincérité enthousiasmante quasi-documentaire. De sa near-death expérience initiale à l’heure de sa naissance où son cœur a failli s’arrêter, elle s’en sert comme d’une force pour abattre les barrières et tout oser. Carole Pelé se définit comme une combattante du mal-être, sans chiqué, en véritable survivante. Nuit Blanche est un monologue fascinant qui évoque ces nuits alcoolisées, vaines et dérisoires réactions à la déprime. Là où d’autres artistes choisissent de surfer sur une vague factice avec un univers préfabriqué de bric et de broc, Carole Pelé ouvre son cœur et choisit l’authenticité, sans mensonges ni masques. Elle se livre et ouvre son âme, avec courage et avec talent.
Carole Pelé ne choisit pas entre musique et performance, Nuit Blanche ressemble à un cri, un appel à ne plus laisser ces noires douleurs nous atteindre. Son premier EP est à venir le 26 mars (Chancy Publishing – Wiseband).