Claudio Magris, un LIV(r)E, un auteur, une œuvre, à l’Odéon, le 18 avril.
Lundi 18 avril à 20h, au Théâtre de l’Europe Odéon, Claudio Magris a rendez-vous avec vous. Rencontre avec l’auteur animée par Sylvain Bourmeau et textes lus par Audrey Bonnet.
Communiqué de presse : Claudio Magris, LIV(r)E ; un auteur, une œuvre
Lundi 18 Avril 2016 / 20h00 Odéon 6e / Grande Salle Réserver
Claudio Magris. Historien, critique littéraire et essayiste italien, ses ouvrages ont renouvelé l’histoire culturelle européenne, à commencer par son premier livre : Le Mythe et l’Empire dans la littérature autrichienne moderne, paru en 1963, et devenu depuis un classique. Traduit en une vingtaine de langues Danube, à la fois journal de voyage, essai, roman, itinéraire existentiel, et récit d’une métamorphose intérieure, tout comme le seront plus tard Microcosmes et Ithaque et au delà, l’a rendu célèbre dans le monde entier.
Dans la lignée des grands écrivains de l’Empire austro-hongrois, il incarne, comme ses aînés triestins Italo Svevo ou Umberto Saba, cette « identité de frontière », cette crise de la culture et cette culture de la crise, qu’il a si subtilement analysées. Chacun de ses livres interroge les dilemmes, les inquiétudes, les vertiges d’un passé dont nous sommes les héritiers directs, fouille, avec une immense érudition, ce terreau prodigieux et complexe, ouvert aux influences les plus diverses, et brassé par elles saisit et relie des destinées fragmentaires, anonymes et obscures, au grand mouvement de l’Histoire.
Hors des sentiers battus, il nous incite à parcourir les chemins de l’utopie et du désenchantement, à aller de l’un à l’autre, nous invitant à l’apprentissage d’une « forme ironique, mélancolique et aguerrie de l’espérance ». Franchissant les frontières des genres littéraires et des spécialités académiques, il surprend par la variété des styles et des registres d’écriture. Ainsi tout en continuant de pratiquer ce qu’il aime appeler l’« écriture diurne », celle de l’essayiste distingué par les plus prestigieux prix internationaux, du savant conférencier qui parcourt le monde, de l’intellectuel qui signe régulièrement des éditoriaux dans le Corriere della sera, il s’aventure de plus en plus, et de façon de plus en plus radicale, dans les territoires d’une « écriture nocturne » : celle de ses pièces de théâtre violentes et visionnaires, comme L’exposition, des monologues obsessionnels comme dans Les Voix, celle, sombre et tentaculaire, de ses romans, comme A l’aveugle, long poème polyphonique, où le « je » du narrateur est scindé en une infinité de voix qui s’élèvent depuis des lieux et des temps différents, voix d’hérétiques, de rebelles, de vaincus emportés par le tumulte de l’Histoire.