Un texte poétique, actuel et touchant
Deux âmes en noir sur un toit blanc est une pièce écrite et mise en scène par Claire Giuseppi, jeune auteur et comédienne qui débute fort avec un texte poétique, actuel et touchant. Dans cette pièce, il n’y a qu’un lieu : le toit d’un immeuble fraîchement repeint en blanc. Sur ce toit, deux personnages (et un peintre de bâtiment) qui n’ont a priori rien en commun, si ce n’est l’envie de sauter dans le vide. Une pièce prometteuse, jouée par la jeune et talentueuse troupe de théâtre Les Ouailles de Fred, qui reprend pour quelques dates à l’Auguste Théâtre.
Dates : du 17 au 24 novembre
Lieu : Auguste Théâtre
Metteur en scène : Claire Giuseppi
Avec : Claire Giuseppi, Wilfrid Duval, Pierre-Yves Redouté
C’est une pièce contemporaine, qui fait écho aux maux de la société tout en étant une vraie comédie. Perchés sur leur toit de building, les deux âmes en noir ont la même envie : sauter dans le vide, abandonner. Tous deux peuvent résumer leur condition à un simple acronyme : l’un est PDG, l’autre est SDF. Trois lettres pour résumer une vie de galères, d’angoisse et de doutes.
L’intelligence de cette pièce, c’est qu’on y rit de problèmes graves et de questionnements du quotidien
L’intelligence de cette pièce, c’est qu’on y rit de problèmes graves et de questionnements du quotidien. Le sujet est amené avec humour et autodérision : les deux personnages, du haut de leur toit repeint en blanc, vont se raconter leurs histoires respectives et burlesques, dans l’unique but de savoir qui des deux mérite de sauter en premier du haut de l’immeuble. Qui a la vie la plus détestable ? Est-ce monsieur le PDG fanatique de Mylène Farmer et auteur de chansons ridicules ou madame la SDF et sa bouteille d’alcool à la main ? Lequel des deux mérite le plus d’avoir son petit papier dans le quotidien local du lendemain ? A ces questions, il va falloir trouver des réponses, et cela avant que le troisième personnage, un peintre en bâtiment dont les déboires vont en amuser plus d’un, et qui n’arrête pas d’interrompre les conversations de nos deux dépressifs anonymes.
A chacun ses problèmes criants, à chacun son heure de gloire. L’auteure nous raconte une histoire qui peut sembler banale, mais met en lumière des futilités qu’on a parfois tendance à oublier. Faire attention à soi, faire attention aux autres. Prendre le temps de s’écouter, et d’écouter ceux qu’on croit être les plus heureux du monde. C’est une pièce drôle et sensible que signe Claire Giuseppi. La mise en scène est minimaliste, mais le texte suffit à éveiller l’imagination des spectateurs.