Divines, les aventures d’une Tony Montana de banlieue
La réalisatrice Houda Benyamina a reçu une consécration mémorable au dernier Festival de Cannes en recevant la Caméra d’Or (récompense du meilleur premier film). Divines a beaucoup fait parler de lui et le discours de remise du prix était au diapason de l’énergie déployée par le film. La vision brut du monde qu’il offre interpelle et fait se questionner. Le film atteint-il pour autant les sommets espérés ?
La grande force de Divines tient à ses personnages féminins attachants et dramatiques. Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena interprètent Dounia et Maimouna, ce duo de jeunes filles embarquées dans une aventure qui les dépasse. Bloquées dans un BEP pas très passionnant, elles s’imaginent suivre les traces de la caïd locale Rebecca (Jisca Kalvanda). Images fascinantes de vacances en Thaïlande, belle voiture, sa réussite suscite l’admiration et la convoitise. Le caractère en acier trempé de Dounia lui permet de grimper les échelons et de filouter. Pour un dénouement tragique.
Au-delà des actrices toutes pleines de grâce, le film ne peut se départir d’une facilité déconcertante. En multipliant les références (La nuit du chasseur, Scarface, Roméo + Juliet…), la réalisatrice cherche une ampleur qui nuit à l’équilibre du film. Comme si elle oubliait par moments que l’intrigue n’évoque qu’une jeune ambitieuse dans une banlieue semblable à tant d’autres. Dounia est avant tout une adolescente, certes revancharde, mais finalement anonyme. Les références ne permettent pas de faire croire à son ascension, rappelée à la réalité par un destin contraire, une mère incapable de l’élever et la difficulté d’un trafic plus compliqué qu’il n’y parait.
L’histoire d’amour avec le danseur Djigui (Kevin Mischel) lui offre une possibilité d’échappatoire mais les scènes de danse cassent le rythme d’un film déjà mal équilibré. Echanges de coups, scènes de danse, chevauchées à moto, le film perd encore un peu plus de crédibilité quand des émeutes sont suscitées par l’héroïne, pour des raisons assez absconses qui ne vont pas très loin. Elle a la rage, elle vitupère, elle agresse verbalement, en bref elle ne renvoit pas une image très positive d’une population pourtant énergique et capable de réussir sans rentrer dans le gangstérisme. L’image de pompiers caillassés met mal à l’aise, toutes ces voitures brulées font s’interroger. Le doute quant aux intentions de la réalisatrice s’effacent devant ces jeunes actrices vraiment épatantes. Mais les poncifs se multiplient un peu trop pour être vraiment honnêtes.
Ce Divines sait maintenir le rythme malgré des intentions incertaines. L’énergie est là, la grâce aussi, l’émotion pour sûr. Trop d’emprunts nuisent cependant et l’intrigue finit par être brinquebalante.
Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.
Sortie : le 31 aout 2016
Durée : 1h45
Réalisateur : Houda Benyamina
Avec : Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Kevin Mischel
Genre : Drame
Bonsoir nous vous félicitons pour l’exactitude de votre analyse. Laissez-nous vous présenter les avis de Jean-Louis SCHUK, candidat Les Républicains aux législatives de 2017 en région Rhône-Alpes, au travers d’un ensemble de sujet économiques. En vous remerciant, le responsable de campagne de Jean-Louis SCHUK.