Les éditions Playlist Society font paraitre régulièrement des ouvrages dans la collection entretien / cinéma pour laisser la parole à un réalisateur pour le laisser présenter sa démarche et ses intentions. Après Patricia Mazuy et Laurent Cantet, c’est au tour de Dominique Marchais de se livrer au jeu de l’entretien vérité en moins de 120 pages.
Un réalisateur discret
Etudes de philosophie à l’université de la Sorbonne-Paris 4, critique de cinéma de 1994 à 1998 au magazine Les Inrockuptibles, sélectionneur pour le festival du film de Belfort – Entrevues de 1998 à 2002, rien ne prédestinait vraiment Dominique Marchais à la réalisation de documentaires. Et pourtant, dès 2003, il réalise son premier court-métrage Lenz échappé sur le poète Lenz d’après une nouvelle de Georg Büchner. Ce film marque le début d’une réflexion sur le paysage qui n’a jamais cessée dans les films suivants. Le Temps des grâces en 2010 marque une étape importante dans son travail documentaire sur les paysages ruraux contemporains. La Ligne de partage des eaux sorti en salles en 2014 prolonge les réflexions du Temps des grâces pour montrer le paysage contemporain comme un champ de forces se décomposant et se recomposant en permanence sous les effets des jeux d’acteurs et des logiques sectorielles. Nul homme n’est une île est sorti en 2018 et débute sur une vision panoramique de la fresque du bon gouvernement peinte en 1338 par Ambrogio Lorenzetti à Sienne pour montrer la direction voulue par le film. La rivière sort en 2023, pour un 5e film, peu d’œuvres mais toujours autant de pertinence pour creuser le sillon d’une réflexion sur l’impact de l’activité humaine sur la nature. Un sujet brulant d’activité.
Synopsis:
Auteur discret d’une œuvre documentaire conséquente et d’une extrême cohérence, Dominique Marchais creuse sans relâche le même sillon, celui du paysage et de sa possible disparition. L’écologie est chez lui un enjeu esthétique – une question de regard – avant de devenir, par la force des choses, un enjeu politique. Dominique Marchais chemine à travers la géographie et l’histoire, le long des rivières ou des routes, avec une approche à la fois sensible et érudite, élégiaque et mélancolique, dont la douceur devant la beauté fragile du monde visible cache une profonde colère face à son enlaidissement permanent et sa destruction programmée.
Dominique Marchais, le temps du regard, composé d’un essai et d’un long entretien, aborde en détail la méthode de travail d’un cinéaste aux films essentiels pour penser notre relation à l’environnement, éclairer notre perception des bouleversements qui l’affectent et, peut-être, essayer de le protéger.
Quentin Mével est délégué général de l’Acrif et auteur de plusieurs livres d’entretiens avec des cinéastes. En 2017, il a coréalisé, avec André S. Labarthe, Mathieu Amalric, l’Art et la Matière.
Stratis Vouyoucas a réalisé des documentaires, monté des films et mis en scène des pièces de théâtre. Il enseigne l’histoire et la pratique du documentaire dans différents établissements universitaires et des écoles de cinémas.
Editeur: Playlist Societ
Auteurs: Quentin Mével, Stratis Vouyoucas
Nombre de pages / Prix: 120 pages / 10 euros
[…] Crédit: Lien source […]