La situation sanitaire permet enfin aux musées de rouvrir et l’exposition Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat est enfin accessible au Musée du Luxembourg à partir du 19 mai 2021. Mieux que la mise en ligne des visites virtuelles le 8 avril dernier par la Réunion des musées nationaux– Grand Palais, le public peut enfin déambuler dans les allées pour voir les oeuvres et profiter d’une période charnière pour la reconnaissance des peintres femmes.
Les femmes peintres à l’honneur
- L’exposition propose un parcours d’un demi-siècle entre 1780 et 1830, depuis les années pré-révolutionnaires jusqu’à la Restauration. L’exposition Peintres femmes 1780-1830. Naissance d’un combat se compose de 70 oeuvres provenant de collections publiques et privées françaises et internationales. Tout son intérêt tient à la féminisation de l’espace des beaux-arts à cette époque. Entre le siècle des Lumières et le XIXe siècle du Romantisme jusqu’à l’Impressionnisme, les peintres femmes gagnent en visibilité, depuis la réception à l’Académie royale de peinture d’Elisabeth Vigée-Lebrun et Adélaïde Labille-Guiard en 1783, d’autres noms montrent la place grandissante des femmes dans l’art pictural: Marie-Guillemine Benoît, Angélique Mongez, Marguerite Gérard ou bien encore Constance Mayer. L’absence de « grandes » femmes artistes s’explique notamment par la notion d’empêchement suite à l’interdiction faite aux femmes de pratiquer le nu et donc la peinture d’histoire, avec un niveau moindre de formation et un numerus clausus à l’académie royale, sans oublier la vocation matrimoniale, maternelle et domestique que leur attribuent les critères de genre à l’époque. L’art entre 1780 et 1830 dévoile les importantes mutations de l’art qui se confirmeront dans la suite du XIXe siècle.
- L’exposition Peintres femmes au Musée du Luxembourg est un vrai souffle d’air frais avec des toiles bien moins connues que celles de leurs contemporains masculins. Les explications dispensées tout au long du parcours donnent une idée des barrières que les artistes féminines ont du surmonter.