Dans la forêt, un thriller fantastique qui se grise de son mystère
C’est d’abord en tant que scénariste que Gilles Marchand se forge un nom dans le 7ème Art. En 2000, il est au sommet avec Harry, un ami qui vous veut du bien. Puis, il bascule dans la réalisation. Dans la forêt, un thriller sur fond de forêt suédoise, est son troisième long-métrage. Sortie en salles le 15 février.
Tom, tout petit Tom, mais très spécial
Tom croit avoir vu le diable. Cet homme à la gueule cassée et avec un trou béant à la place de la bouche peut-il être autre chose. Une apparition que seul lui peut voir et sentir. Lorsqu’il part en expédition avec son grand frère, Benjamin, et son père – qu’il n’a pas vu depuis 1 an, au milieu d’une immense forêt suédoise, le diable les accompagne. Et ce père au comportement étrange, à l’humeur changeante et qui ne dort jamais… Quelque chose le hante. Et pourquoi croit-il que Tom est spécial ?
Il est vrai que du haut de ses huit ans, Tom SEMBLE différent. Silencieux, observateur, il voit des choses invisibles pour le commun des mortels. Sa séance de pédopsychiatrie qui introduit le film, ne laisse aucune hésitation sur la particularité de son personnage.
Dans la forêt, on se perd en hypothèses
Tout, dans ce film, semble être une métaphore fantastique des souffrances cachées et d’une quête de sens et de paix intérieure. Mais la métaphore est tellement poussée qu’elle en devient difficile à déchiffrer. Gilles Marchand a choisi de laisser le spectateur interprété le film à sa façon, une liberté pas forcément payante. Ne parlant que pour moi, je ne pas plus quoi penser, Dans la forêt me perd en hypothèses :
- Un enfant, dans toute son innocence, peut-il guérir un adulte de ses névroses ?
- Le regard d’un enfant peut-il attraper le monde sans les aprioris et les déformations adultes ?
Dans la forêt est un film étrange qui ne nous dit jamais où il va. Il flotte un brouillard épais sur les intentions de cette œuvre.
On attend, on attend quelque chose sans savoir quoi et Gilles Marchand transforme cette attente en suspens. Toujours sur nos gardes, la musique et la nuit alimentent notre appréhension. Que va-t-il se passer ? En vérité, il ne se passe pas grand-chose. La recette de ce film contient trois ingrédients majeurs : beaucoup d’attente, beaucoup d’observation et peu de compréhension.
Il y a les salles d’attente comme il y a les films d’attente
Tom, le père et la forêt – les trois vrais protagonistes – semblent chacun détenir un secret qu’ils protègent par leur silence. Trois protagonistes qui jouent juste. La forêt immense, apaisante et terrifiante est évidemment propice au thriller. Du déjà-vu mais bien utilisée. Jérémie Elkaïm surprend dans ce rôle inhabituel de père tourmenté jusqu’au délire qu’il tient bien et Timothé Vom Dorp est un Tom épatant. Il a un très bon jeu pour un p’tit bout de chou.
Tom et son grand frère Benjamin partent en Suède retrouver leur père pour les vacances d’été. Tom appréhende les retrouvailles avec cet homme étrange et solitaire. Le père, lui, semble convaincu que Tom a le don de voir des choses que les autres ne voient pas.
Quand il leur propose d’aller vers le Nord pour passer quelques jours dans une cabane au bord d’un lac, les enfants sont ravis. Mais l’endroit est très isolé, au milieu d’une immense forêt qui exacerbe les peurs de Tom. Et plus les jours passent, moins le père semble envisager leur retour…
Sortie : le 15 février 2017
Durée : 1h43
Réalisateur : Gilles Marchand
Avec : Jérémie Elkaïm, Timothé Vom Dorp, Théo Van de Voorde
Genre : Thriller