Grave, un buzz qui fait pschitt
Grave avait provoqué l’extase de la critique parisienne lors de sa sortie en salles en mars 2017. L’opus de Julia Ducournau avait fait se pâmer quelques nombreux admirateurs, bien aidés par la légende tenace selon laquelle nombre de curieux avaient quitté la salle pour cause de malaise. 150 000 spectateurs seulement se sont déplacés, la faute à un parc réduit d’écrans. C’est bientôt le moment de vous rattraper avec la sortie en DVD/Blu-Ray le 26 juillet 2017, et 21 juillet sur la VOD. Alors, le visionnage est-il vraiment impératif?
Une horreur grand public
D’horreur, Grave n’en propose finalement que très peu. C’est surtout un sentiment de malaise qui transparait de ce film malsain en diable. Justine est issue d’une famille de vétérinaires végétariens hardcore, aucune exception n’est tolérée. Quand elle doit se soumettre à un bizutage carnivore dans son école vétérinaire, elle s’exécute… avec des conséquences inattendues. Une fringale de viande s’empare de la jeune adulte, douée mais incapable de résister à un inexpugnable besoin viandard. Dans une ambiance très animée par une bande son survitaminée, l’intrigue suit le lâcher prise de l’héroïne, aux côtés d’un meilleur ami fidèle (Rabah Naït Oufella) et d’une soeur ambivalente (Ella Rumpf). Incapable de surmonter sa tendance carnivore, Garance Marillier s’enfonce, jusqu’à passer de la viande animale à sa congénère humaine… Ce franchissement de tabou rend-il le film si inoubliable que ça? Le premier film de la réalisatrice a le défaut de ses qualités. Frais, dynamique, direct, mais un peu trop brouillon pour toucher son but. Il est difficile de croire qu’une tendance si excessive soit vraiment réaliste ni que quiconque puisse sombrer dans une psychose si carabinée.
Des références évidentes
Julia Ducournau n’a pas oublié les effets qui ont fait la légende du cinéma horrifiant. Les personnages englués dans d’épaisses couches de sang, les cinéphiles reconnaitront l’effet Carrie. Le gouffre qui s’ouvre sous les pieds de l’héroïne rappelle l’accumulation de (mauvaises) surprises auxquelles les personnages de Massacre à la Tronçonneuse sont confrontés. Quant à tous ces corps humains étalés en une ou plusieurs pièces, la référence aux films de Cronenberg montre que la réalisatrice n’a pas oublié ses classiques. Grave ne provoque finalement pas de frissons si inédits et n’apporte pas de surprise si effroyable. Loin des films d’horreur hardcore que peut proposer le cinéma mondial, Grave reste finalement assez sage voire un petit peu amateur.
La présomption de copinage n’est pas loin et il faudra attendre le (possible?) second opus de la réalisatrice pour savoir si elle est vraiment si douée que ça pour la réalisation. Car ce premier essai est quelque peu décevant, pour le moins.
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
Sortie DVD : le 26 juillet 2017
Durée : 1h38
Réalisateur : Julia Ducournau
Avec : Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella
Genre : Epouvante-horreur, Drame
https://youtu.be/TElJs93LLs8