
En 1991 sortait dans les salles In Bed with Madonna. Présenté comme un documentaire, le film arbore un titre intime qui invite le spectateur à partager la couche de Madonna. Le sous-entendu est volontairement coquin, In bed with Madonna ne se contente pas d’exposer la tournée mondiale de 1991, il oriente le propos sur la Queen of Pop avec des scènes à la limite de la mie en scène, avec toujours la star au centre de l’attention, la freak control herself.
Le reflet d’une époque
La tournée mondiale de 1991 The blond ambition tour a marqué son époque avec ses chorégraphies aguicheuses et ses tenues vintage. Tout le monde se souvient d’un Jacques Chirac émoustillé en présence de Madonna, toute une époque donc. La vie pendant la tournée sert de fil rouge avec des chansons live en couleur entrecoupées avec le reste de la pellicule filmé en N&B. Le personnage se dévoile avec parcimonie, les scènes montrées ont été scrupuleusement sélectionnées, Madonna n’a pas régné sur la culture pop pour rien. Sa discographie à l’époque était déjà riche et aucun trou d’air n’était à l’horizon, ce qui finit par arriver en 1994 avant le come back réussi de Ray of Light en 1998. Le film fait plonger dans le début des années 90, celui des années Prince et Michael Jackson. A l’époque, le dernier disque en date de Madonna est Like a prayer sorti en 1989. Le film invite la star à la confession de la star avec des dires sur la religion, la culture catholique et l’image de la femme fatale libérée qu’elle incarnait avec force. Mais la consécration ne va pas sans scandales, Madonna battait en brèche une certaine Amérique puritaine, ce qui a causé quelques dégâts sur sa carrière entre 1994 et 1998. L’épisode de la chanteuse interprétant Like a virgin sur scène avec des gestes explicites sur son entrejambe est abordé en long et en large, au risque de l’emprisonnement, elle montre qu’elle n’en avait rien à faire, est-ce du marketing ou de la sincérité, le spectateur jugera. Les scènes avec soutif conique et décors classieux montrent le soin pris à la scénographie, tout pour construire une légende. La star aborde sa vie privée et fait entrer les caméras dans les coulisses, il est possible de douter de l’authenticité de la démarche. Les stars défilent, Antonio Banderas, Warren Beatty, Pedro Almodovar, Kevin Costner, les règlements de comptes se succèdent contre le Vatican, la police, son papa, tout pour montrer la star sous un jour très humain.
La jaquette arbore des faux airs d’attitude cool et relax, mais le film semble très très contrôlé sous tous les aspects. Madonna continue aujourd’hui de se réinventer, le documentaire de 1991 commençait le travail, c’est le moment de le redécouvrir en version collector dès le 14 mai.
Synopsis: Plongée très intime dans l’univers de la chanteuse Madonna, à travers les différentes étapes de tournée mondiale « The Blonde ambition tour » de 1990.