Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde au Théâtre de la Contrescarpe jusqu’au 16 juin pour 30 représentations exceptionnelles

Le Théâtre de la Contrescarpe reprend pour 30 dates exceptionnelles cette pièce déjà jouée en 2019. Elliot Jenicot reprend le rôle de l’illustre compositeur de pièces aussi connue que les Gymnopédies ou les Gnossiennes. Anaïs Yazit interprète une infirmière aux contours flous au sein d’une institution psychiatrique. Forte en références à la vie de l’homme, la pièce plonge peu à peu dans la fiction pour une intrigue surprenante de bout en bout, entre biographie fantasmée et liberté assumée.

Du théâtre augmenté

La scène est entourée à droite et à gauche par des murs blancs immaculés, le fond de la scène est tapissé d’un écran lui aussi blanc mais sur lequel s’articulent des animations en noir et blanc au fur et à mesure du déroulement des échanges. Un décompte se fait comme pour le décollage d’une fusée vers les étoiles. L’infirmière Anna vient visiter un patient un peu spécial, censément né en 1866 et mort en 1925 d’une cirrhose du foie suite à une vie d’abus alcooliques. Les 2 personnages, Erik Satie et Anna brettent à fleuret moucheté et entrechoquent les unités usuelles de temps et d’espace. Ils parlent du XXe siècle, du XIVe siècle, ils se perdent en références variées pour voir peu à peu l’infirmière d’abord droite dans ses bottes divaguer d’abord imperceptiblement et puis plus franchement. Un numéro de danse en duo, des anecdotes croustillantes sur les rencontres faites par le compositeur durant sa vie avec d’illustres contemporains comme Cocteau, Ravel ou Debussy, des digressions sur la consommation d’alcool excessive de l’homme perpétuellement désargenté et niché dans une maison à Arcueil dépourvue d’eau, de gaz et d’électricité, il est d’abord au centre du récit. Et puis le centre de gravité de la pièce dévie, est-il vraiment Satie? Est-elle vraiment infirmière? La comédienne se met joliment (et littéralement) à nu dans un numéro tout en clair obscur, elle simplement recouverte de tulle tandis qu’elle divague pour la première fois. Et la pièce révèle le secret de personnages aux caractères plus surprenants et à l’histoire tragique. L’1h20 de la pièce passe comme dans un rêve, l’émotion est palpable, les comédiens sont habités, les spectateurs sont subjugués. La musique est omniprésente pour envelopper le moment de théâtre dans le coton d’esprits perturbés et blessés par la vie.

Nul doute que les 30 représentations seront aussi prises d’assaut que celle du 16 mai car la pièce tient à un fil ténu et s’entoure d’une sensibilité émouvante. Comédien et comédienne font vivre un vrai moment d’enchantement à un public qui en redemande. La fantaisie du compositeur côtoie l’art de Laetitia Gonzalbes pour l’écriture et la mise en scène pour un résultat qui subjugue.

Synopsis:

Erik Satie fut un compositeur hors norme. Avant-gardiste virtuose, il composa des musiques aujourd’hui jouées dans le monde entier, telles les célébrissimes Gymnopédies.

En homme libre, il fit de sa vie un véritable roman, avec humour et légèreté, et fut l’ami des grands artistes de son époque : Debussy, Cocteau, Picasso, Ravel…
« Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » conte la vie de cet homme original, à travers une fiction pleine d’ironie, surprenante, musicale, esthétique… à l’image du compositeur.
Ancien pensionnaire de la Comédie Française, Elliot Jenicot compose ici un magnifique duo avec la jeune et talentueuse Anaïs Yazit.

Détails:

Jusqu’au 16 JUIN
• MERCREDIS, JEUDIS, VENDREDIS à 21h

• SAMEDIS à 20h
• DIMANCHES à 18h30

NOS NOTES ...
Originalité
Mise en scène
Jeu des comédiens
Plaisir de la pièce
Stanislas Claude
Rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d'érudit sur Publik’Art.
je-mappelle-erik-satie-comme-tout-le-monde-au-theatre-de-la-contrescarpe Le Théâtre de la Contrescarpe reprend pour 30 dates exceptionnelles cette pièce déjà jouée en 2019. Elliot Jenicot reprend le rôle de l'illustre compositeur de pièces aussi connue que les Gymnopédies ou les Gnossiennes. Anaïs Yazit interprète une infirmière aux contours flous au sein...

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