Justice League, que d’espoirs déçus…
Batman Vs Superman: l’aube de la justice se clôturait sur la mort de l’homme en tenue de lycra bleue venu d’ailleurs. Justice League reprend le cours de l’histoire avec un Batman qui culpabilise mais qui espère aussi le soutien de nouveaux super héros si besoin. Justice League tente de creuser les rapports épineux entre des personnages complexes mais se perd dans une lutte sans ampleur contre un super méchant de pacotille. Steppenwolf a autant de charismes qu’un Casimir avec des cornes et plombe littéralement un opus qui partait pourtant sur de bonnes bases…
Des enseignements mal retenus
Depuis The Dark Knight, tout le monde sait qu’un bon film de super héros tient surtout à la qualité du super méchant. Le Joker interprété par Heath Ledger a écrit les tables de la loi et Zack Snyder a tenté de s’en souvenir dans L’aube de la justice en introduisant Jesse Eisenberg dans le rôle du némesis Lex Luthor. Le super monstre est ici interprété par un méchant en images de synthèse totalement sans relief, soulignant bien que l’intérêt du film n’est pas là. Les dizaines de minutes passées par les super héros à l’affronter ne sont qu’une perte de temps, l’important est ailleurs. Car dès le début du film, le monde pleure la perte de Superman. Ce qui donne lieu à une séquence d’introduction exemplaire sur l’air du Everybody knows de Leonard Cohen réinterprété avec sobriété et cette image irrésistible de une de journaux montrant le titre Did they return to their planet? Aux côtés de Superman, David Bowie et Prince apparaissent pour la meilleure séquence du film, montrant bien que Zack Snyder avait toutes les cartes en main pour réaliser un film d’action inoubliable grâce à des petites subtilités épaississant l’intrigue. Au lieu de cela, il préfère la facilité de scènes d’action lourdaudes et répétitives tout juste matinées d’humour. Qu’il est loin le temps où Ezra Miller choisissait ses films avec soin, lui devenu un Flash immature et juvénile tout juste bon à amuser la galerie. Jason Momoa réapparait enfin après son rôle jackpot de Khal Drogo dans Game of Thrones sans apporter beaucoup plus d’intensité. Les piques échangées entre Aquaman et Batman sont tout juste dignes d’une cour d’école. Cyborg a un micro rôle et Wonder Woman est tout juste là pour attiser les assiduités masculines… ce qui est un petit peu juste.
Increvable Superman
L’intéret essentiel du film tient finalement dans le personnage le plus lisse de l’histoire des Comics américains. L’invincible Superman au sourire bright fait une résurrection lourde de sens interrogeant sur le bien fondé du procédé et la pérennité du Moi à travers la mort. Même si la retouche numérique partielle d’Henry Cavill pour faire disparaitre une moustache saugrenue donne à l’acteur des airs de Chippendale en plastique, sa présence rehausse le niveau d’un film au scénario raté. Entre les personnages rapidement oubliés (qui est le méchant qu’affronte Batman au début du film? Que devient Mera?) et les incohérences (Bruce Wayne a l’air pour une fois bien pressé de dévoiler son identité aux nouveaux venus…), Justice League semble une fois de plus préparer la suite. A force d’enchainer les films qui préparent la suite, la suite va finir par se faire attendre et DC Comics va lasser des spectateurs mis à rude épreuve. La séquence de fin donne des indices sur les prochains épisodes mais si eux aussi préparent la suite, beaucoup de spectateurs risquent de passer leur tour…
Justice League pourrait être beaucoup plus qu’un divertissement lambda. Le nombre de super héros présents dans le film devrait motiver les producteurs à muscler le scénario. Au lieu de cela, le film ne décolle que trop rarement et se vautre trop souvent dans de l’action médiocre. C’est peu.
Après avoir retrouvé foi en l’humanité, Bruce Wayne, inspiré par l’altruisme de Superman, sollicite l’aide de sa nouvelle alliée, Diana Prince, pour affronter un ennemi plus redoutable que jamais. Ensemble, Batman et Wonder Woman ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains pour faire face à cette menace inédite. Pourtant, malgré la force que représente cette ligue de héros sans précédent – Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash –, il est peut-être déjà trop tard pour sauver la planète d’une attaque apocalyptique…
Sortie : le 16 novembre 2017
Durée : 2h00
Réalisateur : Zack Snyder
Avec : Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot
Genre : Action, Science Fiction