Le cinéma allemand aime à traiter de la réunification RFA/RDA sur le ton de l’humour, comme dans le très estimé Goodbye Lenin. La belle affaire s’inspire d’une histoire vraie, des citoyens de RDA ont pu réaliser le change de l’ancienne monnaie dans la monnaie de l’ouest en mettant la main sur une partie du magot de l’est entreposé dans un bunker, a priori sans valeur sauf à certaines conditions connues de peu de personnes. Au delà de l’humour, le film interroge sur les idéaux des gens de l’est, mis à mal au moment de la perte de souveraineté, et surtout lors de la découverte des agissements de dignitaires bien peu scrupuleux et très arrangeants surtout avec les idéaux de la DDR. Ainsi la scène où les anciens ouvriers découvrent que le fruit de leur travail était destiné à fournir IKEA en pièces à bon marché est une belle métaphore d’un pays à 2 vitesses, ceux du haut et la masse laborieuse du bas. Le film se suit avec intérêt avec une famille quelque peu dysfonctionnelle, la mère ayant eu un fils avec son ancien compagnon sans jamais en avertir son nouvel ami. Sandra Müller prend toute la place avec son charisme naturel, livrant une belle prestation au cœur d’un récit illustrant le passage d’une époque à une autre, la RDA devenant en 1990 un parent pauvre de la puissante RFA, rachetée à bas prix avec à la clé un taux de chômage record et une désillusion globale sur la raison d’être de l’ancien régime.
Synopsis: 1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.