La bonne surprise Avengers Infinity War
Le 3e volet des Avengers mène grand train en étendant sa razzia sans partage sur le Box Office mondial. Meilleur démarrage de tous les temps aux USA, 630 millions de dollars accumulés en première semaine au niveau mondial, les chiffres donnent le vertige. Pas forcément motivé pour m’infliger une nouvelle séance d’effets spéciaux superfétatoires et d’action rocambolesque avec des super héros qu’autrefois seuls les adolescents adoraient, je me suis pourtant motivé pour découvrir les 2h30 de spectacle Marvel. Et grand bien m’en a pris car même si le spectateur n’échappe pas aux avanies habituelles, le film recèle une vraie pépite. Aussi laid visuellement qu’annoncé à grands coups d’affiches mensongères comme un méchant très méchant, le personnage de Thanos recèle une vraie complexité qui le rend aussi passionnant qu’ambigu. De quoi ravir les nostalgiques du Joker dans The Dark Knight ou de Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux pour le faire entrer au Panthéon des méchants.
Un Marvel avec tous les ingrédients habituels
Commençons par la base. Infinity War réunit tous les personnages Marvel qui ont fait le succès du MCU auprès du public depuis déjà plus d’une décennie. Les Avengers évidemment avec toute la clique, Iron Man, Captain America, Hulk, la Widow, Thor, mais bizarrement pas d’Hawkeye disparu avec armes et bagages, et puis l’ajout pas négligeable des personnages des Gardiens de la Galaxie, de Spiderman, de Doctor Strange, de Black Panther et de Vision, ça fait du monde à l’écran, voire Festival de Cannes des super-héros. Les fans ne manqueront pas de noter l’absence d’Ant-Man, mais ne chipotons pas. Disney n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde pour exploser les scores au Box Office, surtout que l’action se situe sur de multiples planètes qui ne devraient pourtant normalement pas être atteintes avant plusieurs années lumières mais qu’importe. Marvel propose un monde de fantaisie assumée où les lois de la physique n’ont plus cours, un héros peut résister au feu du soleil ou prendre des coups surpuissants pour se relever sans presqu’aucune égratignure. Les aficionados d’effets spéciaux seront ravis, les producteurs ont cassé leur tirelire pour un résultat visuel flamboyant. Il n’y a pas à dire, cet Infinity War sent le travail bien fait au niveau design. Au niveau scénario, j’y reviendrai en détail les super-héros n’hésitent pas à balancer des blagues en plein combat, démontrant une décontraction à toute épreuve, au risque de faire sortir de l’action. Iron Man ne s’entendait déjà pas très bien avec Captain America, ça ne va pas mieux avec Doctor Strange, les costumes évoluent avec toujours les mêmes acteurs à l’écran. Les chèques ont du causer une jaunisse carabinée au comptable de Disney.
Un méchant qui rentre directement au panthéon
Tout cela sentirait ardemment le réchauffé si les scénaristes n’avaient pas eu le très bon gout d’opposer les héros à un vrai méchant complexe et torturé. Josh Brolin prête ses traits à un méchant visuellement laid et ridicule mais raccord avec la BD. Oui, je ne m’en remets pas, tant de muscles et de cicatrices pour un personnage qui au final attire la caméra tout du long. Car le vrai héros d’Infinity War, c’est lui, Thanos, crapule qui veut réunir les 6 pierres d’infinité pour éradiquer 50% de la population universelle et rétablir l’équilibre. Si les dangers de la surpopulation et de l’épuisement des ressources sont abordés ici en filigrane, la densité du personnage fait surtout plaisir à voir. Cette scène où il discute plaisamment avec une petite fille (future super héroïne) en lui poussant légèrement le visage pour qu’elle ne voit pas le massacre perpétré à proximité résume à elle toute seule le film et la complexité du personnage. Thanos s’est auto-persuadé de la justesse de sa quête malgré le prix à payer et l’horreur de ses actions. En vrai dictateur héritier des pires crapules de l’histoire, Thanos ne se refuse pas une larme à l’occasion, jusqu’à faire éprouver de l’empathie au spectateur pris au piège. La scène finale (avant celle du post-générique) montre un méchant apaisé une fois sa quête accomplie, le comble si on considère l’hécatombe perpétrée dans les rangs des super héros. Quoiqu’à mon avis, si certains semblent bel et bien morts, tous ceux qui s’effacent simplement de l’écran en disparaissant comme des grains de poussière dans le vent réapparaitront par la suite, j’en mets ma main à couper. Wait and see.
En résumé, les fans d’action et d’effets spéciaux seront comblés, les spectateurs plus exigeants aussi grâce à l’apport incommensurable du personnage de Thanos, aussi hideux visuellement que passionnant. Peut être le début d’une densification bienvenue des scénarios dans l’univers jusque là un peu trop simpliste du MCU.
Les Avengers et leurs alliés devront être prêts à tout sacrifier pour neutraliser le redoutable Thanos avant que son attaque éclair ne conduise à la destruction complète de l’univers.
Sortie : le 25 avril 2018
Durée : 2h36
Réalisateur : Joe Russo, Anthony Russo
Avec : Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Chris Evans
Genre : Aventure, Action