Aventure et drame shakespearien se confondent dans ce film historique fort en drame et en émotion. Pirates, rivalités, meurtres, amour et haine se bousculent dans une intrigue à tiroirs qui tient en haleine. Pas de temps morts dans cette page d’histoire mal connue, Barberousse est un nom qui parle à chacun, célèbre pirate de la méditerranée au XVIe siècle, il tient un rôle clé en même temps que la reine Zéphira, héroïne impétueuse qui tient tête à tous les hommes qu’elle croise dans un film à ne pas manquer.
Un drame intense
Entre histoire et légende, les réalisateurs invoquent l’esprit de la reine Zéphira. Damien Ounouri et Adila Bendimerad ont découvert ce personnage via des lectures sur l’histoire de l’Algérie. Epouse de roi, mère d’un descendant qu’elle chérie plus que tout, elle aurait tenu tête au sanglant Aroudj Barberousse pour sauver le royaume promis à son fils. Si le récit flirte beaucoup avec la légende, il est situé dans une période où Espagne et royaume algérien se confrontaient constamment pour le contrôle des terres et des mers. Les historiens contestent ou confirment la réalité de l’intrigue avec cette reine obligée de se sacrifier pour la pérennité du royaume de son défunt mari. Si l’histoire a quelque peu effacé jusqu’au souvenir de cette reine, beaucoup considèrent que cela tient à son statut de femme dans une époque cruelle où les hommes imposaient leur force. La dernière reine est le premier long-métrage de Damien Ounouri et Adila Bendimerad et ils voient les choses en grand. Costumes somptueux, décors hyper réalistes et colorés, l’Algérie du XVIe siècle est invoquée avec force moyens dans ce qui peut être considéré comme un blockbuster. Les batailles sont acharnées, les flots de sang giclent à volonté et le spectateur est constamment bousculé. Surtout que le film d’aventure est également un drame shakespearien, la reine doit faire face à des choix cornéliens, mettant en jeu sa vie et celle de ses proches. Les plans du film ont pu être réalisés dans de véritables sites historiques, palais, mosquées, vieilles de plusieurs siècles. Le patrimoine algérien revêt une richesse surprenante, très mal connue vue d’ici.
Le résultat est proprement éblouissant, la densité de l’intrigue tient en haleine les spectateurs tout du long. Le film est à découvrir absolument pour assister à un grand spectacle qui n’a rien à envier aux productions hollywoodiennes, le réalisme en plus et sans images de synthèse. A l’ancienne pour plus de réalisme et de crédibilité.
Synospsis: Algérie, 1516. Le pirate Aroudj Barberousse libère Alger de la tyrannie des Espagnols et prend le pouvoir sur le royaume. Selon la rumeur, il aurait assassiné le roi Salim Toumi, malgré leur alliance. Contre toute attente, une femme va lui tenir tête : la reine Zaphira. Entre histoire et légende, le parcours de cette femme raconte un combat, des bouleversements personnels et politiques endurés pour le bien d’Alger.