Gilles Paris a toujours été très attiré par la période de l’adolescence. Publik’Art avait été très touché par Le vertige des falaises. Cette fois-ci, pas de grande histoire, mais plusieurs nouvelles. Dix-neuf pour être précis, réunies dans un livre avec une très belle couverture qui donne le ton du livre !
Leur point commun
Toutes ces nouvelles ont pour point commun l’enfance et l’adolescence. Mais pas une adolescence tranquille, non. Une période qui se révèle toujours douloureuse et souvent bien triste. L’auteur ne s’intéresse pas au bonheur mais plutôt au malheur qui survient là où on ne l’attend pas. Des adolescents orphelins soit de mère, soit de père, soit des deux parents, soit très jeunes, soit au moment de l’adolescence. Souvent orphelins de mère. Avec toutes les traces que cela laisse dans l’inconscient. Une mère reste incontestablement la référence de toute une vie : » Ma mère a laissé en moi une part d’inachevé que rien ne guérit ni ne sauve « p.29
« On ne devrait pas grandir quand on perd sa mère à quatorze ans » p.36
« Quand je suis triste, je vais voir maman. Ses méthodes sont imparables. Elle déteste qu’on se plaigne. Et mes chagrins d’adolescent la font sourire » p.76
« Maman est sous terre et je n’ai du chagrin que pour les pétales de roses jaunes » p.97
Parole d’une mère
Chaque histoire tourne autour d’un enfant ou adolescent. Le prénom a son importance et toujours la présence ou l’absence de la mère. La découverte de l’amour, la découverte du monde adulte même s’il reste souvent bien incompréhensible… Chaque nouvelle est emplie de vérité où les jeunes semblent bien plus forts et lucides que les adultes même s’ils sont souvent très tristes et malheureux. Et à travers eux, le lecteur voyagera avec chaque petit héros, à travers le monde. Les descriptions sont toujours aussi belles et poétiques, comme sait si bien le faire Gilles Paris. Ce qui accentue la souffrance du narrateur. Et sa douleur intérieure.
La lumière est à moi est un livre qui se savoure à petites doses. Une nouvelle chaque soir pour s’en imprégner totalement. Car ce n’est pas une lecture légère, mais souvent triste et qui appelle des réflexions sur des thèmes chers à l’auteur : l’enfance, l’adolescence, la mort, la vie, l’amour, la découverte du sexe, du désir, les séparations, le deuil… Une très belle écriture profondément lumineuse.
Anton, Eytan, Angus, Julian, Aaron, Lior, Ethel, Anna, Ruth, Ambre, Brune… Les héros romanesques de Gilles Paris ont tous en commun une part d’enfance déchue, le désir de s’échapper, happés par l’espoir d’une vie plus lumineuse. Des bords de Seine aux rivages du lac Léman, de la mer des Éoliennes à l’océan Atlantique, leurs destins intranquilles se nouent et se dénouent, à l’heure où les paysages s’incendient en fin de journée.