Le choc Sobibor le 7 novembre prochain en DVD
Le cinéma russe embrasse de plus en plus des sujets historiques avec un luxe de moyens pour des résultats de plus en plus saisissants. Et une distribution internationale qui fait plaisir. Sobibor ne déroge pas à la règle en ravivant la mémoire d’une évasion rocambolesque survenue le 14 octobre 1943 dans un camp de la mort où les prisonnier ont décidé de réagir. Ce jour là, ils ont pris la poudre d’escampette en neutralisant 11 gardes SS. Le film montre le quotidien des camps de la mort, ces petites joies nécessaires pour survivre, mais également ces monstrueuses exactions qui collent à l’image des nazis sanguinaires. Le casting international fait la part belle aux acteurs russes et américains avec Christophe Lambert apparait également dans le rôle d’un soldat SS aussi sinistre que peu recommandable. Une belle réussite à découvrir le 7 novembre en DVD.
Un réalisme froid
La première chose qui frappe dans ce Sobibor, c’est la volonté de ne rien cacher, quitte à faire frémir les âmes sensibles. De mémoire, c’est la première fois que je vois dans un film une chambre à gaz en pleine action avec les pommeaux de douche rejetant du zyklon B à la place de l’eau attendue par des prisonniers fatigués par de longues heures de train. L’arrivée dans les camps met bien en avant le simulacre mis en place par les nazis pour empêcher toute action de résistance, avec petite musique et discours rassurant craché par les hauts parleurs. Et le quotidien des camps varie entre sadisme et souffrance nous stop. Sobibor privilégie pendant longtemps la plongée en apnée avec ses gardiens SS sans pitié et les victimes abusivement torturées. Le rythme devient un peu plus hollywoodien sur la fin quand les prisonniers parviennent enfin à s’enfuir. Rappelant la triste réalité, peu ont finalement réussi à survivre dans un pays occupé et quadrillé par les armées ennemies. Et le camp a été rasé pour ne rien laisser subsister d’un épisode par trop honteux pour les nazis, ordre d’Himmler lui-même. Sobibor fait apparaitre quelques têtes connues au sein d’une mise en scène au réalisme criant. Un Christophe Lambert grimé interprète un nazi sadique et Konstantin Khabenskiy est à la fois réalisateur et acteur dans le rôle du soldat russe qui instille la flamme de la résistance dans les esprits éteints des prisonniers. Loin d’être une partie de plaisir, le film fait ressortir la souffrance généralisée d’une époque pas si lointaine où une population entière a pris comme bouc émissaire une autre partie de la population. De quoi faire réfléchir sur la vilénie humaine… Là où Le Fils de Saul scrutait un camp de la mort de manière plus chirurgicale que cinématographique, Sobibor suit des personnages à la croisée des chemins, obligés de réagir pour survivre. Des histoires particulières s’inscrivent dans un destin collectif qui fait froid dans le dos. Et on se surprend à applaudir quand quelques officiers nazis se font finalement trucider.
Sobibor mérite plus qu’un coup d’oeil appuyé tant le film hérisse les poils. Sortie DVD, Blu-Ray et VOD le 7 novembre pour un film qui a connu un joli succès en Russie à sa sortie en mai 2018, avec un sujet douloureux et un traitement qui rend un bel hommage à ceux qui ont osé défier l’ogre nazi.
Le camp de Sobibor, ses prisonniers maltraités par les nazis et leur évasion rocambolesque. Un film russe à découvrir le 7 novembre en DVD.
Sortie DVD : le 7 novembre 2018
Durée : 01h50
Réalisateur : Konstantin Khabenskiy
Avec : Konstantin Khabenskiy, Christopher Lambert, Michalina Olszanska
Genre : voir fiche allociné
Prix : 14,99 € (DVD)
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