Paris Stalingrad résonne d’une triste actualité alors que les journaux bruissent des bruits d’excès et d’addiction sur la place Stalingrad à Paris. Les migrants sont pointés du doigt, leur dénuement, leurs espoirs qui se fracassent sur le mur de la réalité. Le documentaire Paris Stalingrad tente de montrer une autre facette, celle du rejet pour une population de migrants qui ne trouve pas à se loger et à subvenir. Le documentaire tente de montrer le côté scandaleux, le parti pris est évident, la subjectivité est reine, le portrait de Paris par le jeune Souleymane, 18 ans, réfugié du Darfour, est complexe, mais il ne fait pas tout, le documentaire montre un point de vue forcément subjectif.
Une situation insoluble
Arrivé en France après un périple de 5 années, le jeune migrant constate une situation loin de ses espérances. Parti avec des rêves pleins la tête, il se rend compte qu’il n’est pas vraiment le bienvenu. La police déloge les camps sauvages qui vont se replanter un peu plus loin, les services administratifs sont surchargés, les journalistes crient au scandale sans vraiment concourir à trouver des solutions. Personne ne se demande si ce départ aurait pu être évité avec un arrêt des guerres et des conflits là bas au Darfour, car c’est le point de départ d’un drame humain perturbant et insoluble. Souleymane choisit la poésie douce-amère pour supporter la situation, mais c’est bien peu. La caméra montre les conflits silencieux entre habitants solidaires mais impuissants et toutes ces forces qui concourent à rendre la situation ingérable. Les flux incessants d’arrivée, le manque de moyens pour y faire face et les donneurs de leçon de tous bords, empathiques ou scandalisés. Jusqu’à se demander ce qui est scandaleux, le manque de moyens pour aider des êtes humains ou l’entrée sur le territoire sans rien proposer aux arrivants? Hind Meddeb filme les frontières au cœur des habitants et des quartiers de Paris, sans montrer les excès que les médias relatent actuellement, la vision est donc partielle et pleine de parti-pris. Les camps de réfugiés sauvages sont démantelés et déplacés de quelques centaines de mètres, la situation devient pérenne et de plus en plus ingérable.
De Stalingrad à La Chapelle, la situation pose un vrai problème de société. Aider ou rejeter, le documentaire prend parti, mais sans apporter de solutions, mais y-en-a-t-il vraiment?
Synopsis: Une odyssée autant poétique que tragique, au cœur de l’univers misérable des sans-papiers qui pêche parfois dans la radicalité du propos militant. Résumé : Ce film est un portrait de Paris vu par Souleymane, 18 ans, réfugié du Darfour.