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Le musée en majesté de François Pinault à la Bourse de Commerce

Le musée en majesté de François Pinault à la Bourse de commerce
Bourse de Commerce — Pinault Collection © Tadao Ando Architect & Associates, Niney et Marca Architectes, Agence Pierre-Antoine Gatier. Photo : Marc Domage

Le musée en majesté de François Pinault à la Bourse de Commerce

Située en plein cœur de Paris, la Bourse de Commerce est le nouvel écrin de la Collection Pinault. Cet édifice historique a été intégralement restauré et transformé en musée par l’architecte japonais Tadao Ando dont le geste radical est un coup de maître, instaurant avec éclat un dialogue subtil mais intense, entre le patrimoine et la création contemporaine, entre le passé et le présent.

À l’intérieur de cet ouvrage monumental, il a inséré un cylindre de 29 mètres de largeur délimité par un mur en béton de 9 mètres de hauteur qui s’articule autour d’une rotonde inondée de lumière et qui offre aux visiteur, une circulation fluide entre les espaces : une sorte de rue avec d’anciennes vitrines et l’accès aux étages.

Le cylindre accueille un espace d’exposition au rez-de-chaussée et un auditorium en sous-sol. À l’extérieur, un espace de circulation a été aménagé comme un passage entre le mur en béton et la façade intérieure conçue par Henri Blondel. Des escaliers assurent l’accès au niveau le plus élevé du cylindre où se trouve une passerelle circulaire.

Les peintures de la coupole qui auréole l’ensemble forment le point culminant de cette suite d’espaces concentriques où s’initie, entre ciel et terre, la jointure naturelle entre le nouveau et l’ancien monde.

Les artistes dont François Pinault collectionne les œuvres sont issus de tous les continents et représentent plusieurs générations. Ils explorent tous les territoires de la création et témoignent de l’attention toute particulière portée par le collectionneur aux courants émergents. Cet ensemble, dédié à l’art des années 1960 à nos jours, propose un regard sur l’art qui interroge autant qu’il raconte notre époque.

« Ouverture » : emblème de la première exposition

Le mot ouverture, outre le fait qu’il correspond littéralement à l’ouverture d’une nouvelle étape du projet de la Collection Pinault, énonce les thématiques qui lui sont associées : la liberté d’un point de vue sur l’art qui met en valeur la diversité ; la recherche incessante de situations nouvelles ou émergentes ; la volonté de rapprocher l’art contemporain de tous les publics.

Mais le mot ouverture désigne également la pièce symphonique placée au début d’un opéra, avant que le développement dramatique ne commence, et qui annonce les grands thèmes, les personnages, les atmosphères, les leitmotive qui innerveront l’œuvre.

Cette “ouverture” esquisse donc certaines grandes lignes de la programmation future, au long cours, du nouveau lieu magistralement mis en scène.

Au centre de la rotonde, on découvre une immense sculpture en marbre (« L’Enlèvement des Sabines »), et distribués dans l’espace, des fauteuils de bureau, d’avion, chaises en plastique, sièges africains. Il s’agit de l’installation la plus célèbre de l’artiste suisse Urs Fischer – « Untitled, 2011 » montrée pour la première fois en France. Fischer l’a repensée à l’échelle du monument de la Bourse de Commerce , une « place publique » couverte d’une coupole culminant à presque 40 mètres. Il s’agit d’œuvres en cire qui se consument au fil de l’exposition car la véritable matière de l’œuvre : c’est le temps.

Pour cette exposition inaugurale, des artistes phares : Martial Raysse avec une toile monumentale colorée qui convoque sur une berge une foule de carnaval, malicieuse ou damnée ? ; des photos de Cindy Sherman, Richard Prince, Tatiana Trouvé (des sculptures empruntant les formes de chaises de gardiens de musée avec postes de radio et coussins en marbre) ; les hommes en maillot de bain de l’écossais Peter Doig ; Bertrand Lavier et ses « ready –made » conceptuels décalés qui se joue de la vitrine pour composer sa propre « rétrospective en vitrine ».

Mais également des artistes moins connus du grand public et qui ouvrent d’autres perspectives et d’autres interrogations : les artistes africains-américains Kerry James Marshall (puissante toile d’un couple noir dans sa chambre avec cette phrase sur le mur « What a Woman ? ») et David Hammons, artiste à l’œuvre engagée et dénonciatrice, grande figure du Black Arts Movement.

Dates et horaires : À partir du 22 mai 2021
Du lundi au dimanche de 11h à 19h
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h
Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h
Fermeture le mardi et le 1er mai.
Lieu : Bourse de Commerce de Paris
2 rue de Viarmes
75001 Paris 1
Site officiel :  Pinault Collection Bourse de Commerce

NOS NOTES ...
Intérêt
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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