Accueil Sélectionné par la rédaction Maguy Marin à l’Opéra de Paris : la danse en résistance

Maguy Marin à l’Opéra de Paris : la danse en résistance

Maguy Marin : une danse en résistance
“Les applaudissements ne se mangent pas” © Opera national de Paris

Maguy Marin à l’Opéra de Paris : la danse en résistance

Maguy Marin, l’une des pionnières et figures majeures de la nouvelle danse française contemporaine, est de retour à l’Opéra de Paris avec « Les applaudissements ne se mangent pas ».

Une pièce créée en 2002 pour la Biennale de la Danse à Villeurbanne qui trouvait son inspiration dans la réalité sociale de l’Amérique latine aux prises avec des régimes autoritaires et leurs mécanismes de domination, de rapports de force, et de fortes inégalités.

[…] Un geste fort.

Un regard engagé donc dont les questions d’hégémonie et d’appauvrissement des individus confrontés aujourd’hui à un pouvoir centralisateur guidé par l’austérité économique, sont toujours d’actualité.

Et la chorégraphe explore à travers des possibilités spatiales, corporelles, les situations inextricables où les enjeux géopolitiques sous l’emprise de la globalisation opposent les peuples entre dominants/dominés. Un geste fort.

Sur la scène de l’Opéra Garnier, quadrillée sur ses trois côtés de longues lamelles de plastique colorées à l’image des rideaux utilisés à l’entrée des habitations dans le sud de la France et les pays chauds pour empêcher le passage des insectes, les danseurs – quatre femmes, quatre hommes – se jouent des états de tension sur fond de rivalité et de résistance.

Ami/ennemi, victime/bourreau, opprimé/oppresseur : autant de figures interchangeables qui s’effleurent, se jaugent, se confrontent et de micropouvoirs à l’œuvre où les interactions circulent et s’entrecroisent. Pour dominer, le corps déploie sa force et pour résister, impose son inertie.

[…] un vocabulaire rythmique de haute tension et de précision […]

Derrière le rideau dont le franchissement des lanières claque sur les danseurs et déplace l’air, se cristallise un pouvoir redouté où les corps, sous la musique assourdissante de Denis Mariotte, se chargent d’une douleur, d’une colère, d’une force silencieuse et d’une violence sous-jacente.

Une partition parfaitement orchestrée, qui n’offre aucun temps mort pour les danseurs multipliant les entrées et les sorties, portée par un vocabulaire rythmique de haute tension et de précision où la musique métallique par son immersion impose entre les interprètes une totale synergie.

Les danseurs : Caroline Bance, Christelle Granier, Laurence Laffon, Émilie Hasboun, Vincent Chaillet, Nicolas Paul, Alexandre Carniato, Simon Le Borgne, sont excellents à l’abri d’une gestuelle assurée et en complète résonance.

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Dates : du 25 avril au 3 mai 2016 l Lieu : A l’Opéra Garnier (Paris)
Chorégraphe : Maguy Marin

NOS NOTES ...
Originalité
Scénographie
Chorégraphie
Si le droit mène à tout à condition d'en sortir, la quête du graal pour ce juriste de formation - membre de l'association professionnelle de la critique de théâtre de musique et de danse - passe naturellement par le théâtre mais pas que où d'un regard éclectique, le rédac chef rend compte de l'actualité culturelle.
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