Mary Shelley, une histoire de femme moderne au XIXe siècle
Si tout le monde connait l’histoire de la créature monstrueuse créée par le Dr Frankenstein, peu peuvent se targuer d’avoir eu vent de l’existence tumultueuse de son auteure Mary Shelley. Une histoire de femme libre, écrivaine et intransigeante au tout début du XIXe siècle, il fallait bien un réalisme à toute épreuve pour évoquer ce morceau de littérature à l’origine d’un mythe moderne rentré en moins de 2 siècles dans tous les esprits. Plus que l’horreur fantastique d’un récit glaçant, c’est l’aspect dramatique d’une créature revenue du royaume des morts et condamnée autant à la solitude qu’à l’abandon qui ressort d’un film aux images classieuses et aux interprètes assez convaincants.
Un récit de femme moderne
Fille de deux auteurs aux idées progressistes, Mary Wollstonecraft Godwin a tout, et ce dès le départ, de la brebis galeuse. Peu intéressée par les conventions liées à son âge, elle s’immerge à longueur de journées dans des livres fantastiques pour se livrer à l’écriture dès la nuit tombée. Elle Fanning prête plus souvent ses traits diaphanes à des films trash modernes plutôt qu’à des films d’époque en costumes. Mais la plongée historique lui sied bien, surtout quand elle décide de quitter sa famille pour rejoindre un esprit libre comme celui du poète Percy Shelley interprété par Douglas Booth. Leur liaison crée scandale et turpitudes au sein des deux familles mais ne les empêche pas de creuser le sillon de leur amour licencieux. Le film raconte autant l’histoire d’une femme que la genèse d’une oeuvre culte. Il fallait vivre dans une époque juchée entre superstitions et modernité pour imaginer un être réanimé par un procédé électrique. Si maintenant le procédé peut paraitre moyen-ageux et inefficace, le début du XIXe siècle était prompt à croire toute fantaisie inexpliquée. Le film multiplie les scènes où classicisme et modernité se font face dans une lutte permanente. Conventions sociales, pratiques familiales, concubinage, création d’une famille, tout est prétexte à des révolutions qui n’en étaient alors qu’à ses prémices. Le récit est étonnant par ses retournements incessants pour bien figurer le doute constant de jeunes tourtereaux tiraillés entre amour et raison. Quant à Frankenstein, il semble se cacher dans les nombreuses zones d’ombre de la mise en scène, près des personnages fantasques ou historiques. Les personnages secondaires donnent une belle épaisseur au récit, Lord Byron, la soeur et le père de l’héroïne, tous concourent à faire de le film une belle réussite.
Mary Shelley est un film qui ravira les aficionados d’Elle Fanning, du XIXe siècle, de récit romantique et de littérature. Bien que sorti le 8 aout, le film se trouve encore dans de nombreuses salles de cinéma pour un beau moment de langueur féminine.
En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s’enfuit avec lui. Elle a 16 ans. Condamné par les bienpensants, leur amour tumultueux se nourrit de leurs idées progressistes. En 1816, le couple est invité à passer l’été à Genève, au bord du lac Léman, dans la demeure de Lord Byron. Lors d’une nuit d’orage, à la faveur d’un pari, Mary a l’idée du personnage de Frankenstein. Dans une société qui ne laissait aucune place aux femmes de lettres, Mary Shelley, 18 ans à peine, allait révolutionner la littérature et marquer la culture populaire à tout jamais.
Sortie : le 8 aout 2018
Durée : 2h00
Réalisateur : Haifaa Al Mansour
Avec : Elle Fanning, Douglas Booth, Tom Sturridge
Genre : Drame, Historique
Bonjour,
J’aime bien vous lire, je suis loin d’etre toujours d’accord avec vous, je viens de voir ce film, se laisse voir, loin d’etre un
chef d’oeuvre mais vous oubliez une chose, la meme histoire c’est GOTHIC du grand Ken Russel (Les diables, love,Tommy,Mahler, Lisztomania etc).Le privilé)ge de l’age (?), j’ai 60 ans donc j’ai du voir plus de films que vous.
J’ai lu votre critique sur « Rock ‘n roll » de Guillaume Canet.Je pense que vous avez tort, c’est plutot réussi.La France, le cinéma a du fric mais vous avez ,au moins, par semaine,2 comédies pourries et 2 films d’auteur estampillés Télérama avec si il est disponible, Vincent Macaigne,cheveux longs et gras plus une tonsure.Je Termine:réservez votre soirée de
février 2019,Les Césars »ron,ron,meilleur comédie de l’année, question recette, les tuches 3 d’Olivier Barroux , a coté Max Pécas c’est Orson Welles.Signe des temps,J’habite La Rochelle, Jean Claude Van Damme était sur place pour accompagner son nouveau film.Allez sur le site »Sud Ouest,La Rochelle », que dire.
Bonne journée
François Le Nuz
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