Midnight Special, film d’anticipation de Jeff Nichols
Midnight Special marque le grand retour de Jeff Nichols après des films restés dans toutes les mémoires. Take Shelter puis Mud avaient fait rentrer le réalisateur américain dans la cour des grands. Après le film anxiogène et l’hyper réalisme, il passe à la science fiction avec son acteur fétiche Michael Shannon dans le rôle titre. Film de cavale à la portée philosophique, un père cherche à protéger son fils doté de pouvoirs spéciaux de la convoitise d’une secte. Le ton n’est pas à l’avalanche d’effets spéciaux mais plutôt à la réflexion, mais l’ampleur vient à manquer quand le rythme s’accélère.
Il manque cette empathie nécessaire pour atteindre le firmament
Accueilli avec enthousiasme à la dernière Berlinale, Midnight Special est reparti bredouille. Le mystère s’épaississait jusqu’à la découverte du film. Kidnapping, fuite et course poursuite marquent d’abord le récit. Les protagonistes autant que le spectateur comprennent petit à petit à quoi s’attendre avec cet enfant aux pouvoirs insoupçonnés. Le jeune Alton discerne peu à peu qui il est vraiment tandis que l’étau se ressere. Sa fuite est assurée par son père interprété par le toujours impeccable Michael Shannon épaulé de Lucas, interprété par Joel Edgerton. Alton apprend à maitriser ses pouvoirs et nourrit l’espoir d’un retournement spectaculaire. Attente déçue car Jeff Nichols choisit de coller au réalisme le plus cru. A l’instar de la soucoupe volante apparue à la toute fin du Rencontre du 3e Type de Steven Spielberg, il se passe finalement quelque chose… mais c’est léger…
Face aux héros, le scientifique est interprété par Adam Driver débarrassé des oripeaux du Réveil de la Force. L’enquêteur sceptique puis éberlué connait des émotions plus intenses que celles du spectateur. Jeff Nichols livre un récit dépouillé qui rappelle également le décevant Tomorrowland. Une tension omniprésente quoiqu’un peu forcée maintient l’intérêt mais sans parvenir à faire décoller. Difficile de vraiment rentrer dans le concept, ni tout à fait impressionnant ni vraiment prenant. Les acteurs sont un peu sous utilisés, se contentant souvent d’écarquiller les yeux. Très grands. Il manque cette empathie nécessaire pour faire atteindre le firmament.
Sortie : le 16 mars 2016
Durée : 1h51
Réalisateur : Jeff Nichols
Avec : Michael Shannon et Joel Edgerton
Genre : Drame, Science fiction