« Noé » ou la figure dansée et enlevée de Thierry Malandain
Thierry Malandain s’attaque au mythe du Déluge en se concentrant sur la figure héroïque de Noé. Entre un monde qui s’écroule et une nouvelle ère, Noé incarne le destin commun de l’humanité et sa possible rédemption.
Le chorégraphe embarque pas moins de vingt-deux danseurs dans cette traversée aux aires d’odyssée haletante. Alliant habilement le vocabulaire classique et les compositions contemporaines, il nous offre sur la magistrale Messa di gloria de Rossini, un ballet aussi enlevé que parfaitement maîtrisé.
L’humanité en devenir
De ce récit d’anticipation, d’ailleurs très peu utilisé en danse, Thierry Malandain retient la symbolique et son mouvement régénérateur où Noé et les siens cristallisent l’avènement d’un monde meilleur.
La pulsation des corps aux accents tribaux ainsi que des duos hypnotiques martèlent et cisèlent cette terre à reconstruire où la défaillance des hommes a conduit dans un premier temps à son anéantissement.
Tableaux saisissants que ces figures collectives où les bras s’enchaînent dans un alignement aussi rapide que furtif tandis que dans un rituel obsédant, s’imprime la quête d’une communauté humaine en devenir.
D’une maîtrise totale, les danseurs à l’unisson s’emparent avec brio de cette danse tellurique aussi réjouissante qu’enivrante.
Date : Le 9 décembre 2018 sur Mezzo Live HD à 18h20
Chorégraphe : Thierry Malandain
Coucou Amaury,
Tu étais à Biarritz ? Oh ! quelle chance ! J’adore Malandain ! Merci pour cette belle chronique ! Bisous !