Le Pape François révèle l’homme derrière le personnage public
Le Pape François lève le voile sur l’existence et le caractère de Jorge Mario Bergoglio, évêque de Buenos Aires devenu ce premier pape sud américain de l’histoire. Si le film n’échappe pas à un enjolivement probable de son histoire personnelle, il semble néanmoins au-dessus de tout soupçon tant l’empathie dégagée par le personnage donne envie d’y croire. Humilité, charité, pardon, tous ces mots résonnent d’une force peu commune par les temps actuels…
Le film jongle sur les flashbacks entre l’enfance de celui qui se destinait au séminaire, le prêtre actif dans les quartiers de Buenos Aires et les conclaves de 2005 et 2013. Le film ajoute également le personnage d’Ana, journaliste agnostique qui se lie d’amitié avec le prêtre accessible et sympathique de Buenos Aires.
Une vraie performance d’acteur
Dario Grandinetti incarne l’évêque devenu pape. Aperçu dans le récent Julieta de Pedro Almodovar et dans Les Nouveaux Sauvages, il prête ses traits tranquilles et personnifie habilement celui que personne n’attendait à ce poste si central et sensible. Le film apprend pourtant qu’arrivé second à l’élection de 2005, il représentait l’alternative aux rivalités italiennes stériles et bloquantes. Le film se base sur le best-seller François, Vie et Révolution d’Elisabetta Piqué, journaliste argentine correspondante au Vatican. Le personnage d’Ana s’inspire grandement de cette relation de confiance et d’amitié entre la journaliste et le Padre Jorge de Buenos Aires.
Un film rare
A deux doigts de friser l’hagiographie béate, le film parvient néanmoins à toucher. La simplicité du personnage ainsi que son bon sens touchent au coeur. Loin des scandales et des ambitions politiques, le personnage semble évoluer dans une bulle protectrice faite de convictions fortes et dépouillées. Comme un rappel des éléments essentiels de toute humanité.
Difficile donc de critiquer des intentions si louables. Il est même permis de s’émouvoir devant cet évêque confronté au gouffre béant de la papauté qui s’apprête à l’engloutir. En insistant sur l’humanité de celui qui n’est justement qu’un homme, la mise en perspective fait du bien. Sans vraiment connaitre la part de vérité et de romanesque, le film parvient à ne pas perdre son équilibre, privilégiant l’émotion à la glorification gratuite.
Une mise en scène épurée
Si les extraits de Mozart ou de Bach servent surtout à appuyer la dimension religieuse du film, cela concourt à la douceur ambiante. L’évêque marche dans les rues, salue ses ouailles et connait les prénoms de chacun. La caméra place toujours le personnage à proximité de ses semblables, sans le couper ou lui adjoindre une dimension supérieure.
Avec un sentiment d’intense empathie qui colle à de nombreuses scènes du film. L’évêque semble avoir toujours le mot juste pour chaque situation, avec cette constante impression de sérénité. Prônant sans cesse le pardon et la charité, le personnage est bien loin des polémiques actuelles. Entre fiction et réalité, le film fait le choix de la simplicité.
Un film que certains considéreront comme caricatural mais qui est porté par des sentiments éminemment louables. Une sorte de piqure salvatrice dans ces temps de cynisme quasi fanatique.
Qui se cache derrière le Pape François ?
Ana, jeune journaliste espagnole, est envoyée au Vatican pour couvrir le conclave de 2005. Elle fait alors la connaissance du Cardinal Jorge Mario Bergoglio, évêque de Buenos Aires, méconnu du grand public et outsider de l’élection. Se liant d’amitié, elle apprend à mieux connaitre la vie d’un homme humble et atypique qui a voué sa vie aux luttes contre la dictature, la pauvreté, la drogue, l’esclavagisme moderne. Elle découvre petit à petit le parcours incroyable, depuis son enfance jusqu’à son élection de 2013, de celui qu’on appelle désormais le Pape François.
Sortie : le 28 septembre 2016
Durée : 1h44
Réalisateur : Beda Docampo Feijóo, Eduardo Giana
Avec : Dario Grandinetti, Silvia Abascal, Laura Novoa
Genre : Biopic, Drame