Carlo Lizzani n’est pas le plus connu des réalisateurs italiens. Décédé en 2013, il fait l’objet d’une rétrospective des films du Camélia avec la ressortie en salles et version restaurée 4K de 3 de ses films. San Babila un crime inutile (1976), la chronique des pauvres amants (1954) et Storie di vita e malavita (1975) sont visibles pour un retour dans les temps passés qui ne laisse pas indifférent.
3 films engagés
La mini-rétrospective consacrée au réalisateur italien Carlo Lizzani tombe justement à un moment où le cinéma italien peut compter depuis plusieurs années sur une nouvelle vague de talents incontestables. Marco Bellocchio, Paolo Sorrentino, Luca Guadagnino, la péninsule est de retour sur la scène cinématographique internationale. Cette rétrospective permet de replacer Carlo Lizzani dans ce contexte avec 3 films marquants de sa filmographie. Connu pour s’être engagé politiquement au sein du parti communiste italien, il a inclus dans ses opus des preuves de son engagement politique et social. La Chronique des pauvres amants a reçu le Prix international du Festival de Cannes 1954 et reste le film le plus connu de son réalisateur. En retraçant à Florence en 1925 la vie quotidienne et les amours d’une communauté d’ouvriers et d’artisans, le film insiste surtout sur la montée du fascisme en montrant les actions violentes commises par les Chemises noires de Benito Mussolini. Storia di vita e di malavita est connu pour sa musique composée par le grand Ennio Morricone. Le film se déroule dans plusieurs contextes sociaux différents, les bidonvilles de la périphérie de Milan et les beaux quartiers de la ville avec 6 destins de jeunes adolescentes tombées dans la prostitution. San Babila, un crime inutile est également rythmé par la musique d’Ennio Morricone avec l’exposition des actions de jeunes néofascistes qui commettent des méfaits en ciblant principalement tous ceux suspectés d’être de gauche, avec comme point d’orgue l’agression odieuse d’un couple d’étudiants.
Les films du réalisateur sont engagés et sans concession. Le destin tragique du cinéaste lui-même suicidé en 2013 en sautant d’un balcon démontre l’intransigeance de l’homme. Les films sont à découvrir ou redécouvrir pour un beau retour sur ce qu’est un film engagé.